Résumé de la 5e partie n L'oncle de Omar n'a que deux enfants, une fille et un garçon de son âge handicapé. Il regarde sa montre : il est presque midi, alors que le bus devait arriver à Alger à onze heures. Omar, très inquiet, se demande si son oncle est toujours à son bureau et qu'il va lui envoyer quelqu'un le récupérer. Il passe un temps fou à chercher, dans la gare routière, qui grouille de monde, une cabine téléphonique et quand il la trouve, il doit patienter près d'une demi-heure pour y avoir accès. — Allô... Une voix bourrue lui répond : — Oui ? — C'est moi... dit Omar, tellement ému qu'il en a le souffle coupé. La voix se fait plus grave. — Toi ? qui c'est, toi ? — Omar... La voix change aussitôt de ton. — Ah, c'est toi, Omar ? Mais il fallait le dire plus tôt, mon garçon... Il entend son oncle s'adresser à quelqu'un d'autre. — C'est mon neveu qui arrive, appelez le chauffeur... Puis il reprend avec Omar : — Tu es à la gare routière ? — Oui mon oncle ! — Alors, va te mettre à la réception et n'y bouge pas, le chauffeur vient te prendre dans quelques instants. Dis-moi, tu portes quelque chose de particulier qui te ferait reconnaître ? — Euh, dit Omar, une casquette aux couleurs du club local ! — Sportif, hein ? dit l'oncle, de sa grosse voix. Ne bouge pas, le chauffeur va arriver ! Il raccroche et va se mettre devant la réception, sa valise et son bidon d'huile posés devant lui. Ce n'est donc pas l'oncle qui vient le chercher, mais son chauffeur. Son chauffeur ? L'oncle est si important que cela pour avoir un chauffeur ? Il sait, par les films, que seuls les gens très riches ou occupants des fonctions importantes, ont des chauffeurs, des gens payés pour les conduire et conduire les membres de leurs familles. Il sait que l'oncle vit à l'aise, mais il ignore ce qu'il fait exactement, quelle est l'importance de sa richesse. Peut-être est-il directeur d'une entreprise, voire de sa propre entreprise, peut-être est-il ministre ou homme d'affaires... en tout cas, une chose est certaine, il fait partie des hautes classes ou, comme sa mère dit, de la bourgeoisie. — Omar ? Il sursaute. — Oui ? — Ton oncle m'envoie te chercher ! C'est le chauffeur. Il saisit précipitamment sa valise et le sachet contenant le bidon d'huile et il suit l'homme qui a des clés à la main. (à suivre...)