q Le vendredi 13 juillet : L'incident : le 13 juillet, lors d'une séance d'entraînement à la bibliothèque de la cité universitaire de Dely Ibrahim, Seba Kamel a demandé à son DTN le programme de travail de la journée, chose qu'a feint d'ignorer M. Benhadi en s'adressant à Mezioud Amina, membre de la sélection, en lui disant de poursuivre son intervention. Croyant que le DTN ne l'avait pas entendu, Seba réitère sa question qui, malheureusement, lui vaudra un chapelet d'injures et des menaces d'être tabassé. Les présents à cette scène ont dû intervenir pour séparer les deux hommes, avant que le DTN ne demande à Seba de quitter les lieux. A la sortie, Benhadi a prononcé cette phrase : «On t'a déjà brisé pendant dix ans et tu le seras encore pour les dix ans à venir !» Ces révélations ont été jugées très graves de la part de Seba et de tous les membres présents qui ne comprenaient rien au comportement du DTN. Suite à cela, les échéphiles de l'équipe nationale ont décidé d'appeler le président de la fédération, M. Bounehas, afin qu'il intervienne et prenne les décisions qui s'imposent en de pareilles situations. Les membres de la sélection ont même saisi le président par écrit (une copie de ce courrier est en notre possession), et après deux heures de discussion, celui-ci a décidé de ne rien faire. Pis encore, au moment où l'équipe s'apprêtait à jouer contre la Libye, Seba s'aperçoit que son nom a été supprimé de la liste. La sélection joue sans lui, mais insiste sur sa réintégration pour la partie contre le Nigeria que les Algériens remportèrent (2,5 à 1,5), mais avec un moral dans les chaussettes. q Le samedi 14 juillet : La plainte : en cette matinée, Seba Kamel décide de se rendre au commissariat de Dely Ibrahim où il dépose plainte contre Benhadi Aziz Madani pour injures, menaces et tentative d'agression, avant de prendre part au match contre l'Angola qui sera le dernier match du plus jeune joueur aux Championnats du monde en Grèce. q Le dimanche 15 juillet : La suspension : Ayant eu échos de la plainte portée contre le DTN, le président Bounehas prononce la suspension de Seba Kamel en lui adressant un simple courrier (sans en-tête de la fédération et sans référence) écrit à la main, signé et paraphé. Seba ne prendra plus part aux rencontres de la sélection et devra comparaître devant la commission de discipline. q Le lundi 16 juillet : Le chantage : Le président de la fédération revient à la charge en demandant à Seba de retirer sa plainte s'il veut que sa suspension soit annulée. Le joueur refuse catégoriquement, estimant qu'il a été touché dans sa dignité et dans son amour-propre, et à travers lui la sélection de son pays. Alors le président entérine la décision de suspension et refuse de donner l'argent de poche au joueur (une somme de 10 000 DA). Il ira même jusqu'à lui demander de restituer l'équipement, ce que ne fera pas Seba évidemment, sauf si la justice le lui exige, clame-t-il ! Dans l'après-midi de ce lundi, Seba rend visite au siège du quotidien El-Khabar qui répercutera dans son édition du lendemain l'affaire et le recours à la justice de l'athlète algérien. q Le mardi 18 juillet : Le jeu trouble : Ses coéquipiers de la sélection ont exigé à ce que Seba soit parmi eux, ne serait-ce que pour un soutien moral, le président Bounehas, lui, a demandé qu'il quitte les lieux arguant qu'il perturbait l'équipe. Ce jour-là, l'Algérie devait rencontrer l'Egypte et curieusement, le nom était porté sur la feuille de match, alors que l'intéressé était rentré chez lui. Le président avait donné des instructions fermes pour que Seba soit empêché de pénétrer dans la salle des compétitions. Selon des indiscrétions, le nom de Seba a été inscrit pour favoriser le forfait du joueur, ce qui a entraîné la défaite des Algériens par un cinglant (0 à 4) suivi d'un autre face à la Zambie (0,5 à 3,5). Un véritable fiasco qui compromettra sérieusement les chances de notre sélection pour l'or, sauf peut-être en individuel masculin pour Haddouche Sofiane.