Dénonciation n La sélection nationale des jeux d'échecs a connu un scandale sans précédent lors de ses 9es jeux Africains d'Alger avec l'affaire de la suspension du joueur Seba Kamel qui a décidé de porter plainte contre le directeur technique national et d'aller en justice pour dénoncer l'arbitraire. Tout n'est pas rose au sein de la sélection algérienne qui a représenté le pays lors de ces joutes continentales et qui est passée à côté de meilleurs résultats à cause d'une affaire qui a ébranlé l'équipe et le moral des troupes. Cette affaire a pour nom : Seba Kamel, 32 ans, issu du club de l'ES Tizi Ouzou, membre de la sélection et le numéro un en Algérie. Avec son frère Fodhil, Kamel Seba a été membre de la sélection pendant dix ans (de 1988 à 1998) avant que sa carrière ne prenne un arrêt brusque pour un motif qu'il qualifie d'infondé et que lui a signifié M. Bounehas, l'actuel président de la Fédération algérienne des échecs. Durant huit ans, Kamel Seba refusera d'intégrer la sélection pour des raisons de principe, dit-il, avant qu'il ne soit dissuadé du contraire par plusieurs personnes, notamment Henni Abdelatif, ex-champion d'Algérie, et Ali Ahmed Rachid, membre du bureau fédéral. De plus, il ne faut pas oublier qu'une sélection en équipe nationale n'est pas le simple choix d'un entraîneur ou d'un DTN, mais un passage obligé par la compétition (open) qui permet à un échéphile de décrocher sa place. Et à ce jeu, Seba Kamel est parmi les meilleurs, ce qui lui a permis de faire partie des 12 membres (6 filles et 6 garçons) retenus pour les jeux Africains d'Alger où l'Algérie espérait l'or par équipes et en individuels. Malheureusement, la journée du 13 juillet a été quelque part fatidique à la sélection en raison d'un incident qui a eu lieu à la cité universitaire de Dely Ibrahim, lieu de résidence de nos sélections nationales et qui a eu pour conséquence non seulement la suspension de Seba Kamel, mais surtout de perturber l'équipe qui devait défendre les couleurs nationales dans cette épreuve de grande concentration. Le joueur en question, accompagné d'un de ses amis, a rendu visite à la rédaction d'InfoSoir muni de plusieurs correspondances, dont deux adressées à Monsieur le ministre de la Jeunesse et des Sports (avec copie à la présidence de la République) et une autre au président de la Fédération algérienne des échecs. Cette dernière a été d'ailleurs signée par les six membres de la sélection nationale garçons, en l'occurrence Henni Mohamed, Hanchour Barodi, Bouhadad Abdelkader, Belouadah Saïd et Haddouche Mohamed, en plus de Seba Kamel. Dans les deux correspondances, Seba et ses coéquipiers dénoncent l'attitude désobligeante, les propos insultants et graves prononcés par le DTN, Benhadi Aziz Madani, qui a fait l'objet de dépôt de plainte avec l'intention de poursuites judiciaires. Devant tous les membres de la sélection et de l'entraîneur national, le Cubain Betancour Velez, M. Benhadi aurait tenu des propos injurieux qui ont choqué plus d'un, et ce, à quelques minutes de la rencontre face à la Libye que les Algériens ont complètement zappé en gagnant avec le plus mauvais score (2,5 à 1,5). Selon les dires de ces membres, l'attitude du DTN a jeté l'émoi au sein de la sélection et miné le groupe pour le restant de la compétition. Cette affaire ne s'est pas arrêtée là puisque d'autres témoignages sont venus compléter un tableau déjà peu reluisant pour une discipline que l'on pensait loin des soubresauts des autres sports, mais qui, finalement, n'est pas aussi «saine» qu'on le pense. Les échéphiles algériens s'en remettent au ministre l Les membres de la sélection ont été très déçus et surtout touchés par cet incident et regrettent que tous les membres du bureau fédéral, tous présents, n'ont rien fait pour régler ce problème. Certains membres, qui ont tenu à garder l'anonymat, ont révélé que le DTN Benhadi n'était pas à ses premiers dépassements. Déjà, lors du stage préparatif des JA-2007 de l'équipe féminine en Autriche, Benhadi aurait tenu des propos désobligeants et idem pour Yahiaoui Abderahmane lors du défilé des délégations durant la cérémonie d'ouverture. Solidaires de leur coéquipier Seba Kamel (qui a décidé de démissionner de son club de l'ES Tizi Ouzou pour n'avoir pas eu de soutien des dirigeants dont trois sont membres du bureau fédéral), les échéphiles algériens, qui ont protesté officiellement avant le match contre le Botswana (cinq minutes de silence, debout devant le mur) s'en remettent au ministre de la Jeunesse et des Sports pour dénoncer la hogra et le comportement zélé de dirigeants censés donner l'exemple et honorer le pays en toute circonstance.