Insatisfaction n Rares sont les travailleurs qui ont reçu un versement intégral. Certains ont perçu l'équivalent de 5 mois, d'autres de 6 mois, en attendant l'achèvement des reliquats dus. Plus de deux mois se sont écoulés depuis l'engagement pris par Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l'Ugta à l'occasion de la célébration du 1er-Mai, Journée internationale des travailleurs en annonçant «le règlement juste, équitable et définitif des salaires impayés». Environ 3 300 travailleurs continuent de s'accrocher à cette promesse, en attendant d'être régularisés. Mais, l'attente s'avère de plus en plus longue et épuisante pour ces travailleurs qui voient leur droit inaliénable au salaire dû, remis aux calendes grecques. Ces derniers dépendent en grande partie, selon l'Ugta, de 12 fermes pilotes lesquelles ne relèvent pas des sociétés de gestion des participations (SGP). Depuis 2001, l'Etat a déboursé un montant de plus de 21 milliards de dinars pour le règlement des salaires impayés des travailleurs, selon le ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale. Ce dernier promet de porter une attention particulière conjointement avec les partenaires sociaux à cette catégorie et toutes les situations pendantes en vue de les régulariser et mettre fin à un problème qui a fait couler beaucoup d'encre. «La plupart des situations ont été régularisées comme convenu, conformément aux décisions du gouvernement. On ne peut pas dire que rien n'a été fait. Nous sommes en train de suivre les choses au niveau de chaque wilaya grâce à la réforme introduite dans l'inspection du travail qui fait qu'aujourd'hui, il y a un inspecteur dans chaque wilaya, ce qui facilite le travail de suivi et de contrôle des décisions qui concernent le monde du travail», a indiqué Tayeb Louh récemment à l'Assemblée nationale populaire. Il a précisé que les arriérés de salaires seront versés partiellement ou intégralement. Il est utile de relever à ce titre, que rares sont les travailleurs qui ont reçu un versement intégral. Certains travailleurs ont perçu l'équivalent de 5 mois d'autres de 6 mois en attendant l'achèvement des reliquats dûs. Pas moins de 465 entreprises étaient concernées par le non-versement des salaires au 30 septembre 2006. La Tripartite avait recensé 25 000 travailleurs relevant de cinq secteurs différents dont les plus en vue sont ceux du bâtiment et des travaux publics, du textile, du cuir, du bois et de l'agroalimentaire. L'enveloppe financière consacrée à ce dossier, qui était estimée initialement à 3 milliards de dinars, a été largement dépassée, au regard du nombre de travailleurs impayés évalué à 27 000 personnes. Elle a atteint, selon les dernières déclarations du gouvernement, cinq milliards deux cents millions de dinars. Le problème des salaires impayés se pose avec acuité dans les Sociétés de gestion des participations (SGP), en faillite depuis plusieurs années. Souffrant d'un manque flagrant de liquidités, elles étaient jusqu'à un passé récent, incapables de fournir les 5 milliards de dinars nécessaires pour solder les arriérés cumulés des salaires des travailleurs.