Selon un responsable de la Centrale syndicale, 25.000 travailleurs ont déjà perçu leur dû. Le dossier des salaires impayés n'est pas définitivement clos. En dépit des promesses faites par le ministre du Travail et les assurances de Sidi-Saïd, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), le problème persiste toujours. Environ 10.000 travailleurs du secteur du textile et du bâtiment sont encore sur la liste d'attente depuis plusieurs mois pour ne pas dire plus d'une année. Sur les 35.000 travailleurs restants 25.000 ont perçu leurs salaires avant l'Aïd. Pour rappel, auparavant, ils étaient au nombre de 50.000 travailleurs concernés par ce problème. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire national chargé des conflits sociaux au sein de l'Ugta, M.Boualem Bouzidi, en marge du congrès de la fédération des transports, tenu hier, au siège de la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zéralda. Ce retard dans le paiement des salaires, explique le responsable de l'ugta, est dû à la nature complexe du problème en question. «Il ne faut pas oublier qu'il s'agit des entreprises déficitaires», rappelle-t-il en réaffirmant que des discussions sont toujours en cours avec les secteurs concernés. «Les discussions sont à un stade avancé», précise-t-il en assurant toutefois, que le reste des salaires sera débloqué avant la fin de l'année en cours. Les 10.000 travailleurs, en majorité des pères de famille, devront prendre leur mal en patience en attendant le règlement de cet épineux problème. S'expliquant sur ce blocage, en marge de la conférence sur le dialogue social dans le cadre des réformes du secteur de l'électricité tenu en septembre dernier, Sidi-Saïd avait déclaré que ce blocage n'est pas d'ordre politique puisque le gouvernement, lui même, a affiché sa volonté et s'est engagé à débloquer le budget nécessaire. «Il y a un problème technique qui se pose au niveau des banques», avait-il affirmé. Au lieu de verser directement les montants aux entreprises, celles- ci font des prélèvements pour récupérer leurs crédits. Ce qui fait que l'opération de virement des salaires prend beaucoup de temps. Afin d'éviter ce genre de problème à l'avenir, le patron de l'Ugta a laissé entendre qu'il envisageait de créer un compte salaires spécial entreprises. Cette option paraît être le seul moyen, aux yeux de Sidi-Saïd, pour en finir avec ce dossier qui traîne depuis plus d'une année. La création de ce compte va faciliter davantage la tâche aux entreprises, en particulier aux travailleurs. Pour le moment, ce projet est en phase de réflexion au niveau de la Centrale syndicale. Il faut reconnaître que le gouvernement et l'Ugta ont beaucoup traîné la patte pour régler ce problème. Preuve en est, que plusieurs mouvements de protestations ont été organisés à travers les quatre coins du pays. Afin de faire entendre leur détresse, les travailleurs de tous les secteurs confondus se sont rassemblés plus d'une dizaine de fois au niveau du siège de la Centrale syndicale. Certains ont même observé une grève de la faim. Même si le dossier des 10.000 travailleurs sera réglé, il n'en demeure pas moins que le problème de fonds se posera avec le processus de privatisation des entreprises. C'est le cas d'ailleurs des travailleurs de l'Etusa qui observent une grève de la faim depuis quelques jours au siège de l'Ugta. Victimes de licenciement par la direction de l'entreprise, les travailleurs demandent l'application de la décision de justice qui stipule leur réintégration. Interpellé sur cette affaire, le ministre des Transports, M.Maghlaoui soulignera que son département n'est pas responsable de cette situation. «S'il y a moyen de les intégrer, évidemment, sinon l'entreprise ne peut pas supporter un sureffectif» a-t-il déclaré. Pour lui, il n'y a aucun dossier qui reste en instance en réitérant que «les protestataires ont tous reçu leur dû». Une affirmation que contredit le responsable de l'ugta, M.Bouzidi «le ministre doit prendre ses responsabilités pour régler la situation des travailleurs». Selon le secrétaire général chargé de l'organique à l'ugta, M.Salah Djenouhat, un accord est en voie de conclusion avec l'administration de l'Etusa pour la réintégration des travailleurs.