Résumé de la 2e partie n Les dires de la veille dame se révèlent exacts. Tchen avait dans son ventre son jumeau.... Les médecins se penchent sur le «jumeau» et l'examinent avec intérêt. — Il a dû se nourrir en créant des vaisseaux sanguins qui lui ont permis de croître dans l'organisme de Tchen... Bientôt le «petit frère» de Tchen n'est plus qu'un corps sans vie. Mais il n'est pas question de l'ensevelir. Son cas est trop intéressant pour la science. Les journalistes gouvernementaux s'intéressent à lui. On vient pour le photographier sous toutes les coutures. Les clichés dépassent même les frontières et provoquent dans le monde entier la curiosité des savants. Il faut publier un rapport détaillé sur toute cette aventure. Van Minh et Maï, les parents, sont pendant un moment l'objet de toutes les curiosités. Les gens du village les soupçonnent des pires turpitudes : — S'ils ont eu cet enfant, c'est parce qu'ils se sont livrés à la magie. — Cette Maï a toujours eu une drôle d'allure. On accuse même le pauvre Tchen d'avoir «mangé» son frère. Puis les choses se calment. Tchen, enfin délivré du «poids qu'il avait sur l'estomac», se rétablit de la douloureuse opération qu'il a subie. Son ventre cicatrise et il ne reste plus qu'une longue balafre assez banale. Quant à son «petit frère», on l'a depuis longtemps installé dans un bocal de formol et il a été exposé quelques mois plus tard dans une vitrine du musée d'Hanoi... Avec une étiquette : «N° 2101. Enfant avorté, développement dans le corps de son jumeau pendant plusieurs années. Né le l3 mai 1956.» Les années passent et Tchen devient adulte. Normal en tous points. Malgré les espoirs de ses parents, il ne devient ni médecin ni ingénieur. Il finit par être employé au Musée des sciences d'Hanoi. Un employé modeste mais apprécié. Il vit dans les locaux mêmes du musée, moitié gardien moitié homme à tout faire. Le soir, quand le musée ferme ses portes, Tchen se glisse dans les galeries désertes et entre dans la salle consacrée aux «curiosités de la nature». Là, tous les soirs, il s'installe à même le sol devant le bocal qui porte le numéro 2101. Accroupi, il dispose une coupe remplie de riz. Il allume quelques bâtonnets d'encens et il se met en prière... Il prie pour ce petit frère malheureux, cette autre partie de lui-même qui n'a pas eu la chance de connaître la vraie vie... Qui n'a même pas eu droit à un vrai nom... Mais, pour l'instant, Tchen n'a pas réussi à se marier. On le trouve charmant aimable mais les jeunes filles, en le regardant, se demandent, quel genre d'enfant elles pourraient bien mettre au monde si elles l'épousaient... Et s'il allait ressembler au malheureux numéro 2101 du musée ? ?a donne à réfléchir...