Il y a un an, Dalia Hussein était une petite fille qui aimait courir et jouer, une bonne élève, douée en mathématiques. Jusqu'à ce bombardement israélien, en août 2006, auquel elle a survécu par miracle, sauvée in extremis alors que tous la croyaient morte. Le 8 août 2006, en pleine offensive israélienne sur le Liban, un obus fauche la fillette, 6 ans alors, réfugiée avec sa famille à Ghaziyé, un village situé au sud de Saïda, au Liban-Sud. Donnée pour morte, transportée dans une morgue, Dalia sera sauvée par le plus grand des hasards. Un an plus tard, lourdement handicapée, elle vient de rentrer chez elle, après dix mois passés dans un hôpital en Italie. «Il était une heure. Dalia était allée avec son père, son frère et sa sœur acheter du yaourt pour le déjeuner dans un magasin du village», se souvient sa mère Alia Deeb, 45 ans. «Au moment où ils rentraient à la maison, ils ont été fauchés par un obus israélien. J'ai vu mon mari et mon fils hurler, le visage en sang. Dalia ne bougeait pas. Tout le monde a cru qu'elle était morte sur le coup», explique-t-elle. La fillette est alors transportée à la morgue d'un hôpital de Saïda. C'est là qu'un photographe de presse, Mahmoud Zayat, découvre qu'elle est encore en vie. «Elle était étendue sur un brancard, la couverture a glissé et j'ai vu sa poitrine se soulever et s'abaisser. Elle respirait», raconte-t-il. «Je l'ai prise en photo et j'ai appelé les médecins, pour les prévenir que Dalia était vivante.» La petite fille souffrait de très graves blessures à la tête. «Les médecins nous ont dit qu'elle n'avait qu'une chance sur cent de survivre», confie sa mère. Le 28 septembre, Dalia est évacuée par la Croix-Rouge italienne vers un hôpital en Italie. Elle y a subi six opérations avant de regagner en juillet la maison familiale de Bazouriyé, un gros village du Liban-Sud.