C'est dans le cadre de l'accord avec la Régence d'Alger que des négociants, parmi lesquels deux Marseillais d'origine corse, Thomas Lenche et Carlin Didier, obtiennent la concession de la pêche au corail. En 1553, ils fondent la première compagnie de corail, à une dizaine de kilomètres de l'actuelle el-Kala. La compagnie est appelée Bastion de France, quant à l'établissement, il garde ses dénominations d'origine, el-kala et Mers el-Kharraz, déformés en La Calle de Marcaraz, abrégé plus tard en La Calle. De dimensions modestes, l'établissement accueille bientôt des milliers de pêcheurs européens, notamment des Italiens, attirés par le gain. Bien que les pêcheurs n'aient pas le droit de faire venir leur famille, pour qu'ils se concentrent exclusivement sur leur travail, l'établissement se transforme en une sorte de colonie, alors que le traité passé avec le bey prévoyait juste un comptoir aux activités exclusivement économiques. Les pêcheurs se considérant en pays conquis, des représailles sont fréquemment exercées sur le comptoir qui sera à plusieurs reprises attaqué et même détruit. En 1628, un capitaine corse, Sanson Napoléon, obtient l'autorisation de rouvrir la concession dont il devient le gouverneur. Encore plus cupide que les autres, il s'adonne à la contrebande, notamment à l'exportation de céréales.