La pêche du corail, interdite depuis 2000, peut reprendre à l'effet d'une décision qui sera prise dans le cadre de l'étude d'évaluation sur le récif corallien, qui vient d'être bouclée. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, samedi à partir d'El Tarf où il effectuait une visite de travail. En effet, une réunion se tiendra, incessamment au niveau du ministère de la Pêche pour procéder à l'évaluation des études sur le récif corallien du littoral algérien et cette rencontre devrait déboucher sur une décision à prendre en vue de relancer l'exploitation du corail par le biais de la concession et par une rotation variable entre les zones retenues, a expliqué Smail Mimoune. Il avait annoncé, également, lors d'une émission à la Radio nationale qu'avec les nouvelles mesures, le rendement de la pêche du corail sera nettement meilleur et que le produit algérien sera labellisé. Ces études d'évaluation ont été confiées, à titre de rappel, en septembre 2005 à des spécialistes étrangers (Créocéan, le Centre d'océanologie de Marseille, spécialiste mondial du corail rattaché au CNRS, ainsi que la Comex, qui fournit les moyens d'exploration) pour un montant de près de 2 millions d'euros. Il faut savoir, par ailleurs, que la production du corail a connu un déclin, notamment durant la décennie noire. Les ressources corallifères ont été surexploitées. On peut, d'ailleurs, illustrer cela par chiffres. En 1984, la pêche au corail a été estimée à 4,2 tonnes et, en 1991, elle est passée à 12 tonnes. Les responsables de la pêche et les spécialistes espèrent qu'avec l'ouverture de la pêche en 2008, la production sera plus importante avec de nouvelles méthodes de travail. Il faut dire que cette ressource très prisée par les bijoutiers n'a jamais cessé de faire l'objet de pillage malgré l'interdiction de son exploitation. En janvier, ce sont pas moins de 136 kilogrammes de corail qui ont été saisis chez un commerçant à El Kala , en octobre 2005, deux véhicules transportant du corail ont été interceptés à la frontière est du pays ; une autre quantité -23 kilogrammes- a été également retrouvée à El Tarf. Les gardes-côtes sont d'ailleurs à pied d'œuvre et traquent sans relâche les pilleurs. Il s'agit d'une ressource marine assez particulière. Elle est prisée dans toute la région méditerranéenne. Le corail rouge de Méditerranée est en effet un organisme marin fascinant, capable de susciter des passions que l'on soit pêcheur corailleur, bijoutier, artiste, simple plongeur ou scientifique. Souvent appelé l'or rouge pour son utilisation en bijouterie, le corail rouge est un élément essentiel de la culture méditerranéenne et de sa mythologie. Mais les pouvoirs magiques et thérapeutiques qui lui ont été attribués depuis des millénaires ont eu une aura qui s'est étendue bien au-delà des rivages de la Méditerranée, jusqu'aux confins de l'Asie et de l'Afrique par la voie des grandes caravanes. Et l'exploitation des gisements les plus riches comme ceux de Sardaigne, de Tunisie et d'Algérie a été au fil des siècles l'objet des luttes entre Etats et grandes compagnies qui en faisaient le négoce.