La fréquentation incontrôlée des Habibas a causé bien des dégâts jusque-là. Les déchets de toutes sortes jetés dans les quatre coins de l'archipel a ainsi eu raison de plusieurs espèces fragiles. Alors que les explosifs utilisés par certains pêcheurs ont «dénaturé» le corail qui y vit. La chasse sous-marine a, quant à elle, porté un sérieux préjudice à certaines espèces tels les mérous de grande taille qui se raréfient de plus en plus. De même, le ramassage des œufs et la destruction des nids et autres habitats a partiellement entamé le patrimoine biologique des Habibas, désormais menacées par les rats ! Et pour cause : ces rongeurs, introduits aux îles par l'homme, s'attaquent à des oiseaux très rares, en l'occurrence les puffins. Si la situation n'est pas très grave, elle est loin d'être rassurante non plus, comme l'a souligné, il y a quelques semaines, la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme à l'issue de la mission scientifique qu'elle a effectuée dans notre pays. Une mission qui a révélé une surprise de taille : aucun goéland d'Audouin n'a été aperçu ! Quand on sait qu'entre 7 et 8% de la population mondiale vivait sur cet archipel, selon le dernier recensement effectué par les services compétents, il y a de quoi s'inquiéter ! Sur un autre plan, il s'est avéré que la flore fragile est plus que jamais menacée par la surabondance des goélands puffins et la surfréquentation humaine des Habibas.