Alternative n Face à des températures qui ne cessent de grimper pour atteindre parfois les 40°, les algérois n'ont d'autre choix, pour échapper à cette fournaise et au stress de la vie quotidienne, que la plage même si elle est polluée. A Hammamet, l'ancienne plage Belvédère, dont seul le nom témoigne encore de ce charme perdu au fil des ans, la baignade est interdite, mais les enfants continuent à plonger dans les eaux souillées par les rejets de l'hôpital de cette commune. Sur place, nous avons rencontré Ami Rachid. Ce quinquagénaire, se disant d'origine turque, nous révèle que ses parents étaient les premiers, avec quelques familles italiennes, à avoir habité dans ce quartier longeant le Belvédère. «Le manque de civisme aussi bien du voisinage que des visiteurs a été à l'origine de la détérioration de ce lieu. Et le gros problème réside dans les rejets toxiques de l'hôpital de Baïnem», ajoute-t-il. Saïd, qui se prépare à prendre sa petite barque est un habitué de la plage Guerrin située à quelques kilomètres de Belvédère. Cette crique, aux pics rocheux servant aujourd'hui de plongeoirs à quelques jeunes et gamins démunis, «était jadis très fréquentée par les amateurs de pêche. Une passion qui se perpétue à telle enseigne que même ceux qui n'ont pas les moyens n'hésitent pas à pêcher dans les eaux usées. «Ces poissons n'ont, d'ailleurs, pas besoin d'être huilés, ils sont graissés à l'origine», nous dit notre interlocuteur avec ironie. Et de poursuivre : «la plage a été interdite à la baignade depuis environs six ans. Les déversements de l'hôpital de Hammamet sont la principale cause de cette pollution. Au départ, ils ont installé des collecteurs pour aspirer toutes les eaux usées afin de les transférer vers une station de pompage, mais cette lueur d'espoir s'est vite estompée puisque les travaux se sont arrêtés sans raisons valables». Les plages non autorisées à la baignade sur la côte ouest sont presque identiques en termes de détérioration présentant des risques flagrants. Une situation qui ne semble pas décourager certains jeunes estivants qui continuent à pêcher et à se baigner dans les zones polluées en dépit des infections signalées dans ces endroits en l'occurrence des problèmes oculaires, cutanés, digestifs et autres…