Alerte n Plusieurs métiers artisanaux sont en voie de disparition vu la non-disponibilité et la cherté de la matière première. Une prise en charge de la part des pouvoirs publics serait à souhaiter. Les métiers de l'artisanat dans notre pays ne nourrissent plus ceux qui les pratiquent. Aussi beaucoup d'entre eux préfèrent baisser les bras et changer d'activité. Ceux qui s'y accrochent sont les gardiens du temple de notre artisanat. Les derniers d'une race en voie de disparition qui a su garder, à travers des siècles et des générations, l'art demeuré presque le même de la création de bijoux, poteries, tapis et autres produits de l'artisanat. Aujourd'hui, seule la passion qu'ils ont pour leur activité leur permet de continuer et de lutter contre des problèmes qui tardent à être résolus. Cherté et rareté de la matière première, absence de comptoirs de commercialisation, contrainte de la fiscalité… constituent le lot quotidien de nos artisans. Les fêtes artisanales organisées dans le passé, pendant l'été, leur permettaient de vendre leurs produits et d'exposer leurs préoccupations. Mais ces fêtes ont fini par disparaître une après l'autre, laissant présager un sombre avenir pour l'artisanat. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, les fêtes de la poterie, de la vannerie, de la sculpture sur bois, du tapis et du bijou, ont disparu ou sont devenues sporadiques. La fête du bijou qui se tient à Ath Yenni était la seule à avoir réussi à tenir le cap… jusqu'à cette année, puisque cet été elle n'aura pas lieu et les bijoutiers de la région devront se contenter d'un modeste salon du bijou qui se tiendra du 20 au 24 de ce mois au niveau du CEM Larbi-Mezani. Le salon abritera une exposition vente de bijoux, de poterie, de robes kabyles traditionnelles, de tapis et de produits de vannerie. Les artisans restent sceptiques quant à l'affluence des visiteurs. L'un d'entre eux regrette qu'il n'y ait pas de fête, car elle-ci «attire beaucoup de monde dont des émigrés et des touristes qui achètent nos bijoux». A Ath Yenni, ils sont des milliers à avoir mis la clé sous le paillasson pour se mettre en quête d'une activité plus lucrative. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une dizaine à s'accrocher encore tout en interpellant l'Etat pour la prise en charge de leurs problèmes.