Mais ce ksar est aujourd'hui abandonné, depuis la construction, à l'indépendance, du village de Boussemghoun. Boussemghoun est resté berbérophone, en dépit des progrès de l'arabisation dans la région. La langue berbère est encore parlée, mais dans une moindre mesure, dans les villages voisins de Asla, Moghrar et Sfissifa. Le vieux ksar est bâti non loin d'une oasis, qui, depuis toujours, procure aux habitants légumes et en fruits et leur sert de refuge durant la saison chaude. Le ksar est construit sur un promontoire. Il est entouré d'une enceinte, percée de trois portes en bois de palmier, que l'on fermait au coucher du soleil et qu'on n'ouvrait à l'aube. Les maisons, composées d'un rez-de-chaussée et d'un étage, se ressemblent toutes, et se serrent les unes contre les autres, dans un dédale de ruelles, s'enchevêtrant les unes dans les autres. Ces ruelles sont, pour la plupart, couvertes, pour les protéger du soleil. Comme dans les casbahs des villes du Nord, on y trouve une multitude d'échoppes, d'ateliers d'artisans et de petits commerces. Il y a aussi une mosquée, une école coranique ainsi qu'une place, appelée lejmâat, lieu de réunions des sages pour débattre des affaires de la cité.