Le noir est-il une couleur ? Du point de vue de la synthèse additive, c'est-à-dire de la superposition de faisceaux lumineux monochromatiques, il ne l'est pas, on dit même qu'il est absence de couleur. Cependant, si on l'envisage du point de vue de la synthèse soustractive, on l'obtient, en mélangeant les pigments, on dit alors qu'il est obtenu par le mélange des couleurs. Le noir a donc cette caractéristique d'être à la fois une absence de couleur et en même temps une couleur, une nature ambiguë qui va également apparaître dans son symbolisme. En effet, tantôt il est vu comme une couleur maléfique, symbole de deuil et de tristesse, tantôt comme une couleur positive, symbole de force et de pouvoir. Dans la plupart des religions anciennes, le noir est associé au monde des ténèbres, les enfers, qui est le séjour des morts. C'est le monde de l'obscurité perpétuelle où ne pénètrent jamais les rayons du soleil, c'est aussi un monde froid, parce que sans vie. Dans beaucoup de pays, le noir est associé à diverses superstitions. Ainsi croiser un chat noir annonce un malheur, le corbeau noir apporte de mauvaises nouvelles, on n'aime pas, le matin, croiser sur son chemin des objets noirs... Quant au port de vêtements noirs, il est dans beaucoup de sociétés un signe de deuil, notamment chez la femme. On connaît, en Algérie, l'origine de la mlaya, le long voile des femmes de Constantine. Les Contantinoises l'ont porté en signe de deuil, après l'assassinat du bey de la région. Quant aux femmes chaouies, elles auraient mis le foulard noir à la suite de la mort de la Kahina, l'héroïne de la résistance berbère lors de l'invasion arabe.