Résumé de la 68e partie n Sharon est surprise par Neil qui lui dit avoir reconnu en l'homme qui les retient en otage, l'assassin de sa mère. Tantôt, elle sortait de la Twentieth Century Limited vêtue de renard blanc, ou d'un somptueux tailleur de soie avec étole de zibeline, et sa secrétaire portait son coffret à bijoux. Tantôt, elle arrivait directement de la première de son film à Broadway dans cette merveilleuse robe de bal que portait Ginger Rogers dans Top Hat. Les rêves s'étaient dissipés avec le temps et elle s'était habituée à l'existence telle qu'elle était, triste, monotone et solitaire. Mais en arrivant à New York, lorsqu'elle s'était mise à passer tout son temps dans Grand Central Station, il lui avait semblé qu'elle revivait les beaux jours de sa vie de star ; sans avoir besoin de faire semblant. Quand Rusty lui avait donné la clef de la pièce et qu'elle avait pu y dormir, blottie au creux de sa gare, bercée par le bruit sourd des trains, elle s'était sentie comblée. A huit heures trente mardi matin, armée de son sac à provisions, elle descendit au niveau inférieur, vers le quai de Mount Vernon. Elle avait l'intention de se couler dans le flot des voyageurs qui descendaient la rampe pour le train de 8h 50 et ensuite de filer vers sa pièce. En chemin, elle s'arrêta au buffet de la galerie du Biltmore pour commander un café et des beignets. Elle avait fini de lire le Time et Newsweek qu'elle avait ramassés dans une poubelle. L'homme en face d'elle au comptoir du buffet lui parut vaguement familier. Mais bien sûr, cernon. Le train se remplissait. Les gens se pressaient. Ravie, Lally mêla ses pas aux leurs et se dirigea vers le quai. Et lorsque les voyageurs grimpèrent dans le train, elle contourna la dernière voiture et prit à droite. En un instant, elle fut hors de vue. C'est alors qu'elle le vit. L'homme qui venait d'acheter les cafés au lait et les petits pains. L'homme qui était venu à cet endroit même la nuit dernière. Il lui tournait le dos. Il se hâtait à présent, disparaissait dans l'obscurité des profondeurs de la gare. Il ne pouvait aller qu'à un seul endroit. Sa pièce. Il l'avait découverte ! Voilà pourquoi il était descendu sur le quai la nuit dernière. Il n'attendait pas le train. Il était allé dans sa pièce avec la fille. Et il avait deux cafés, du lait, et quatre petits pains. Donc, la fille aussi était là. (à suivre...)