Résumé de la 121e partie n Le gouverneur refuse de surseoir à l'exécution de Thompson. Steve qui demandait : «Comment se fait-il que vous soyez encore célibataire ?» Parce qu'elle avait refusé la responsabilité d'aimer quelqu'un. Neil. Neil qui avait si peur que les Lufts ne l'emmènent avec eux. Si peur qu'elle ne lui enlève Steve. Il fallait qu'elle le tire de là. Elle frotta encore une fois ses poignets contre le mur de parpaing. Mais les cordes étaient trop serrées, elles pénétraient dans la chair. Elle n'arrivait pas à leur faire toucher le mur. Elle s'efforça de penser. Son seul espoir était de libérer Neil, de le faire sortir de cette pièce. S'il ouvrait la porte de l'intérieur, la bombe allait-elle exploser ? La poignée de la porte des cabinets. Si Renard revenait, s'il la laissait retourner aux cabinets, elle pourrait peut-être forcer la poignée, la casser. Que ferait-il d'eux quand il aurait l'argent ? Elle se sentait partir à la dérive. Le temps... combien de temps... le temps passait... Etait-ce le jour ou la nuit ?... le bruit sourd des trains... viens nous chercher, Steve... c'est votre faute, mademoiselle Martin... c'est la question, mademoiselle Martin... il n'y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir... je t'aime, Sharon, tu m'as terriblement manqué... les grandes mains douces sur son visage... Des grandes mains douces sur son visage. Sharon ouvrit les yeux. Renard était penché sur elle. Avec une douceur atroce, ses mains couraient sur sa figure, sur son cou. Il fit glisser le bâillon et l'embrassa. Ses lèvres étaient brûlantes, sa bouche molle. Elle tenta de détourner la tête. C'était un tel effort. Il murmurait : «Tout est fini, Sharon. J'ai l'argent. Je m'en vais.» Elle essaya de concentrer son regard. Ses traits émergèrent du flou, les yeux troubles, le battement sur la pommette, les lèvres étroites. «Qu'allez-vous faire de nous ?». C'était si dur de parler. «Je vais vous laisser ici. Je dirai à Peterson où il peut vous trouver.» Il mentait. Comme avant, quand il l'avait fait marcher, quand il s'était joué d'elle. Non, c'était elle qui avait tenté de l'avoir par la ruse, et il I'avait jetée par terre. «Vous allez nous tuer. — C'est exact, Sharon. — Vous avez tué la mère de Neil. — C'est exact, Sharon. Oh ! j'allais oublier !» Il s'éloignait d'eIle, se baissait, dépliait quelque chose. «Je vais accrocher cette photo avec les autres.» Quelque chose flottait au-dessus de sa tête. Les yeux de Neil la regardaient, des yeux qui appartenaient à un corps affaissé, un corps avec une écharpe autour du cou. Un hurlement lui déchira la gorge, refoulant la souffrance, le vertige. Elle était soudain parfaitement lucide, elle fixait la photo, les yeux brillants, fous, de l'homme qui la tenait. Il l'accrochait près des autres sur le mur au-dessus du lit de camp, l'attachant avec le plus grand soin, avec des gestes d'une précision rituelle. (à suivre...)