Chance n Sa candidature pour la présidentielle de novembre 2008 secoue le camp républicain, inquiet de l'avance prise dans les sondages par les démocrates. Après des mois de suspense, l'acteur et ex-sénateur républicain du Tennessee a enfin annoncé, jeudi dernier, qu'il officialiserait sa candidature à la présidence des Etats-Unis. Fred Thompson, 65 ans, a toujours cultivé l'imbrication de ses carrières de comédien et de politicien, en interprétant des rôles de magistrats défenseurs impitoyables de la loi et l'ordre, chef de la CIA et autres personnages de pouvoir. Sa candidature intervient alors qu'aucun des huit autres prétendants républicains à la Maison-Blanche n'a réussi à s'imposer et que les principaux prétendants démocrates, Hillary Clinton, Barack Obama ou John Edwards devancent dans les intentions de vote tous les candidats républicains. Parmi eux, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani est critiqué par une partie de l'électorat républicain qui lui reproche son soutien au droit à l'avortement, ses positions en faveur de la limitation du droit du port d'armes et son attitude bienveillante à l'égard des homosexuels. L'ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, est également jugé peu fiable par les plus conservateurs du parti, notamment ceux issus de la droite chrétienne évangéliste. Le sénateur de l'Arizona, John McCain, adversaire malheureux de George Bush lors des primaires républicaines de 2000, accumule de son côté les handicaps et, selon des médias américains, pourrait même être contraint de quitter précipitamment la course. A 71 ans, il en aura 72 en novembre 2008, il peine à recueillir des fonds et a sabordé en partie, faute d'argent, son équipe de campagne. Il ne parvient pas à décoller dans les sondages et n'a pas réussi à gagner le cœur des conservateurs qui lui reprochent d'avoir soutenu un plan visant à régulariser les immigrés clandestins, rejeté par le Congrès. Contrairement à ses concurrents, Fred Thompson a tout pour plaire aux conservateurs faiseurs de rois au sein du parti républicain. Pour des millions d'Américains, le visage du candidat potentiel évoque d'abord Arthur Branch, l'impitoyable procureur de New York dans la série télévisée à succès «New York District». Fred Thompson compte développer les thèmes de la sécurité nationale, de la discipline fiscale et d'un désir de revenir aux fondements des principes républicains : fermeté sur l'immigration, rôle restreint du gouvernement. Fort de sa réputation de «dur à cuire», il devrait «faire campagne uniquement sur son image», estime Martin Kaplan, un directeur de recherche à l'université USC de Californie. Les choses pourraient toutefois s'envenimer. Avocat et lobbyiste, Thompson a compté parmi ses clients une société défendant le droit à l'avortement, ont déjà rappelé plusieurs journaux. Ses conseillers ne se montrent cependant pas inquiets. «Si nous survivons aux trente premiers jours, nous gagnerons», a assuré l'un d'entre eux au Washington Post.