Un des candidats républicains, Mike Huckabee, a appelé ses adversaires à ne pas négliger le phénomène Obama, a qui il a rendu hommage et à sa capacité de soulever les électeurs. Les candidats à la candidature pour l'élection présidentielle américaine de novembre prochain n'ont pas eu le temps de reprendre leur souffle. En tout cas, le parcours s'annonce long et eux ne doivent manquer ni de souffle, ni de moyens, ni d'arguments. Car, à l'heure où tout le monde peut être candidat, autant être vigilant, car les attaques viennent de partout, et pas nécessairement des seuls adversaires politiques. A la manière des marathoniens, ou des voyageurs au long parcours, les candidats à la candidature ont eu tout juste cinq jours pour repartir à la conquête des voix qui leur permettent de passer le filtre des primaires. Celles-ci démarrent aujourd'hui dans le New Hampshire (nord-est), cinq jours après les caucus de l'Iowa (centre), et elles auront une valeur de test pour les candidats à l'investiture des partis démocrate et républicain pour la présidentielle américaine de novembre. Si le jeune sénateur de l'Illinois, Barack Obama, confirme sa victoire obtenue dans l'Iowa, il abordera en position de force la suite de la compétition. Si l'ex-première dame, Hillary Clinton, réussit une percée dans ce petit Etat de Nouvelle-Angleterre, elle retrouvera du tonus avant les prochains rendez-vous électoraux. En cas de nouvel échec, sa tâche sera bien plus difficile. Dans le camp républicain, l'ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, joue gros dans le New Hampshire. Le richissime homme d'affaires mormon a dépensé en vain des dizaines de millions de dollars dans l'Iowa. Une contre-performance dans le New Hampshire pourrait mettre un frein, sinon un terme, à ses ambitions présidentielles. Dans le passé, de nombreux candidats ont jeté l'éponge après un échec dans le New Hampshire. Contrairement au système des caucus où les électeurs d'un même parti se réunissent, discutent et s'assemblent par affinité, les primaires ressemblent davantage à une élection normale avec isoloirs, bulletins de vote et urnes. Le New Hampshire organise des primaires semi « ouvertes ». Les électeurs qui ne sont inscrits dans aucun parti peuvent participer à la primaire démocrate ou républicaine. En revanche, les électeurs inscrits comme républicains ou démocrates ne peuvent voter dans la primaire de l'autre parti. Environ 85 000 électeurs sont inscrits sur les listes électorales du New Hampshire dont 26% de démocrates, 30% de républicains et 44% d'indépendants. Voilà pour le mode d'emploi. Et il y a lieu de rappeler qu'en 2004, près de 220 000 électeurs avaient participé aux primaires destinées à départager les candidats démocrates. Le président George W. Bush était sans rival du côté républicain. Le test du new hampShire Le démocrate John Kerry qui avait remporté les caucus de l'Iowa huit jours auparavant confirmait sa victoire en remportant les primaires. Arrivé second, après une décevante troisième place dans l'Iowa, le grand favori démocrate Howard Dean devait abandonner la course peu après, laissant le champ libre à John Kerry. Plus avant dans l'histoire, le New Hampshire a permis de faire sortir des candidats de l'ombre ou, au contraire, a mis un terme prématuré aux ambitions de prétendants à la Maison-Blanche. Mais l'histoire enseigne aussi que ce n'est là qu'un test, un sondage grandeur nature, où les prétendants, pour peu qu'ils croient en leurs chances, peuvent inverser la tendance. A l'image de son mari arrivé second dans les primaires du New Hampshire, mais qui a réussi à se faire élire président des Etats-unis en 1992, Hillary Clinton croit que rien n'est perdu. Elle est passée à l'attaque samedi soir pour tenter d'enrayer l'essor de son rival Barack Obama, porté par sa première victoire au début de la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine. Après une première victoire jeudi en Iowa (centre), le sénateur de l'Illinois semble en mesure de l'emporter également dans cet Etat du nord-est, ce que la plupart des experts jugeraient dévastateur pour l'ex-première dame. Les premiers sondages réalisés depuis les assemblées d'électeurs de l'Iowa de jeudi montrent en effet que Mme Clinton a perdu a perdu l'avance dont elle bénéficiait dans ce petit Etat de Nouvelle-Angleterre, se trouvant désormais à égalité avec Barack Obama selon CNN, en retrait selon deux autres enquêtes. La tension est moins visible chez les républicains. Les sondages montrent que M. McCain, 71 ans, est en mesure de relancer une campagne présidentielle qui semblait moribonde en été avec une victoire au New Hampshire. Un tel résultat pourrait sonner le glas des ambitions de M. Romney qui avait tout misé sur des victoires en début de course. Son vainqueur dans le Midwest, Mike Huckabee, s'est distingué une nouvelle fois de son côté en appelant ses adversaires à ne pas négliger le phénomène Obama, auquel il a rendu hommage et à sa capacité de soulever les électeurs. « On a intérêt à faire attention ; si nous ne présentons pas aux Américains ce pour quoi nous sommes, et pas seulement ce pourquoi nous sommes opposés, nous allons perdre » la présidentielle de novembre, a souligné M. Huckabee. Un hommage, mais aussi une belle carte de visite pour le jeune prodige. C'est tout l'intérêt de cette présidentielle.