Résumé de la 55e partie n A table, Nadia discute comme si de rien n'était. Avant de se séparer de Omar, elle lui rappelle le rendez-vous qu'elle lui a fixé... Son cerveau est comme embrouillé tandis que son corps est en ébullition. Cette nuit... a dit Nadia. Mais elle ne lui a pas dit où il doit la retrouver. Il pense d'abord au jardin, lieu où ils se sont déclaré leur amour, mais il lui paraît difficile d'aller au jardin, la nuit. Il frémit en pensant que le rendez-vous est dans la chambre de la jeune fille ! Une chambre qui n'est, après tout, pas loin de la sienne, puisque quelques mètres seulement les séparent. Mais à côté, il y a la chambre de Rafik et celle des parents. Il s'assoit sur le lit et se tient la tête entre les mains. Ce rendez-vous qui l'a un moment emballé, lui fait peur maintenant. Il se rappelle avec quelle fougue, tout à l'heure, il a plaqué contre le mur la jeune fille : il craint que dans sa chambre il ne soit pris par le vertige et qu'il commette l'irréparable. Là, dans la maison de son oncle, avec sa fille, sous son nez... son oncle qui lui a toujours fait confiance et qui l'aime comme son fils ! Mais la voix de Nadia lui vrille le cerveau. «Cette nuit...» La nuit n'est-elle pas propice à tous les débordements, à toutes les folies. Et le désir qui, tout à l'heure s'est emparé de lui, est maintenant à sa porte. il lui semble qu'il a revêtu la forme d'une jolie fille, pareille à Nadia, et qui l'appelle. «a quoi bon me résister puisque tu es perdu d'avance ? Ne t'ai-je pas promis le grand festin ? Allons, lève-toi et suis-moi !» Il se lève, tremblant, le corps recourbé, comme s'il ne pouvait pas marcher. Il ouvre sa porte doucement et, en titubant, il s'approche de la chambre de Nadia. Il aperçoit la lumière de la veilleuse, sous la porte. elle ne dort pas encore, elle l'attend ! Il tourne doucement la poignée de la porte. elle est fermée de l'intérieur. Il frappe doucement, presque imperceptiblement. — Nadia, c'est moi ! Il l'entend se lever. Elle tire le verrou mais elle n'ouvre pas la porte. il colle l'oreille et il lui semble entendre son cœur battre. Elle est là, elle aussi, le corps collé à la porte. — Nadia ! Il tourne doucement le loquet, la porte s'ouvre. Il entend un bruit furtif. Il pousse la porte. il l'aperçoit alors, blottie dans son lit, en chemise de nuit, le regardant avec frayeur. — Nadia, souffle-t-il. Il n'y a que quelques pas à faire pour la rejoindre, et il sait qu'il n'aura pas de difficulté à obtenir d'elle ce qu'il veut. Elle paraît si vulnérable ! — Nadia, mon amour... Mais il s'est arrêté. A ce moment-là, l'image de son oncle et de sa femme surgit entre lui et la jeune fille. Il recule. Il jette encore un coup d'œil à la jeune fille qui s'offre à lui et, affolé, il quitte la chambre. Il retourne dans sa chambre et, le corps toujours en feu, se jette sur son lit et se met à pleurer. (à suivre...)