Viggo Mortensen se battant nu dans un sauna, des combats sanglants dans la steppe mongole, des présumés terroristes torturés à l'étranger : la violence était en vedette à mi-chemin du Festival des films de Toronto. De la centaine de films déjà projetés sur les 349 au programme de la 32e édition du Festival de Toronto, certains sont sortis du lot, mettant tous en scène des histoires de violence. Le nouveau film du cinéaste canadien David Cronenberg Eastern Promises sur la mafia russe de Londres a défrayé la chronique pour l'une de ses scènes de combat où l'acteur américain d'origine danoise Viggo Mortensen se bat nu dans un bain public londonien et crève un œil d'un de ses deux adversaires. «La scène est forte, féroce, ultra-violente, et provoque chez le spectateur la sensation d'avoir carrément pris les coups lui-même», note le quotidien La Presse, qui y voit une «scène d'anthologie». Moins tendance, la biographie romancée des années de jeunesse de Gengis Khan, fondateur il y a 801 ans de l'Empire mongol, réalisée par le cinéaste Sergei Bodrov, cumule les scènes de combats, mais cette fois à cheval et au sabre, dans la steppe mongole. Le nouveau film du Sud-Africain Gavin Hood Rendition, sur l'arrestation d'un Américain d'origine égyptienne interpellé et torturé par la CIA à la suite d'un appel téléphonique qu'il aurait reçu de la part d'un terroriste connu, a également reçu un accueil favorable de la critique et des cinéphiles. Le film «vous laisse face à l'un des faits les plus désespérants de ce début du XXIe siècle : la violence est devenue une industrie mondiale dont le seul but est de produire encore plus de violence», note le Toronto Star. Les critiques du quotidien torontois The Globe and Mail réservent pour l'instant leurs commentaires les plus élogieux à No country for old men des frères Joel et Ethan Coen, adaptation du roman de Cormac McCarthy racontant une cavale émaillée de meurtres sanglants. Contrairement à Cannes, Venise ou Berlin, le Festival des films de Toronto n'a pas de vocation compétitive, les seuls prix d'importance étant ceux du public et de la critique internationale. Au total, 349 films de 55 pays seront diffusés à Toronto jusqu'au 15 septembre.