Résumé de la 2e partie n Raiponce et le fils du roi conviennent de se voir tous les soirs à la tour, la sorcière n'y venant que le jour. De tout cela, la sorcière n'en aurait rien su si, un jour, Raiponce ne lui avait pas dit : «Dites-moi, mère-marraine, comment se fait-il que vous soyez si lente à monter, alors que le fils du roi, lui, est en haut en un clin d'œil ? «Ah ! scélérate ! Qu'est-ce que j'entends ? s'exclama la sorcière. Moi qui croyais t'avoir isolée du monde entier, et tu m'as pourtant flouée !» Dans la fureur de sa colère, elle empoigna les beaux cheveux de Raiponce et les serra dans sa main gauche en les tournant une fois ou deux, attrapa des ciseaux de sa main droite et cric-crac, les belles nattes tombèrent par terre. Mais si impitoyable était sa cruauté, qu'elle s'en alla déposer Raiponce dans une solitude où elle l'abandonna à une existence misérable et pleine de détresse. Ce même jour encore, elle revint attacher solidement les nattes au crochet de la fenêtre, et vers le soir, quand le fils de roi arriva et appela : «Raiponce, Raiponce, descends-moi tes cheveux.» La sorcière laissa se dérouler les nattes jusqu'en bas. Le fils de roi y monta, mais ce ne fut pas sa bien-aimée Raiponce qu'il trouva en haut, c'était la vieille sorcière qui le fixait d'un regard féroce et empoisonné. — Ha, ha ! ricana-t-elle, tu viens chercher la dame de ton cœur, mais le bel oiseau n'est plus dans le nid et il ne chante plus : le chat l'a emporté, comme il va maintenant te crever les yeux. Pour toi, Raiponce est perdue tu ne la verras jamais plus ! Déchiré de douleur et de désespoir, le fils de roi sauta par la fenêtre du haut de la tour. Il ne se tua pas, mais il perdit la vue en tombant au milieu des épines ; et il erra, désormais aveugle, dans la forêt, se nourrissant de fruits sauvages et de racines, pleurant et se lamentant sans cesse sur la perte de sa bien-aimée. Le malheureux erra ainsi pendant quelques années, aveugle et misérable, jusqu'au jour où ses pas l'amenèrent dans la solitude où Raiponce vivait elle-même misérablement avec les deux jumeaux qu'elle avait mis au monde : un garçon et une fille. Il avait entendu une voix qu'il lui sembla connaître, et tout en tâtonnant, il s'avança vers elle. Raiponce le reconnut alors et lui sauta au cou en pleurant. Deux de ses larmes ayant touché ses yeux, le fils de roi recouvra complètement la vue, et il ramena sa bien-aimée dans son royaume, où ils furent accueillis avec joie et vécurent heureux pendant de longues années.