Stratégie n La présence à cette conférence de dirigeants saoudiens aux côtés de représentants israéliens, alors que Riyad ne reconnaît pas Israël, représenterait une victoire diplomatique pour Mme Rice. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, se rendra la semaine prochaine à Jérusalem et Ramallah alors que les négociations israélo-palestiniennes paraissent s'accélérer à quelques semaines d'une conférence de paix voulue par les Etats-Unis. La chef de la diplomatie américaine effectuera une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens du 18 au 20 septembre pour «poursuivre les discussions» sur les progrès vers un Etat palestinien, a annoncé mercredi le porte-parole du département d'Etat. Au cours de ce voyage largement anticipé, Mme Rice «souhaite se baser sur certains des progrès auxquels sont parvenues les deux parties au cours de leurs récentes discussions», a précisé le porte-parole en référence aux récentes rencontres du Premier ministre israélien Ehud Olmert avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. MM. Olmert et Abbas ont convenu lundi, lors d'une rencontre à Jérusalem, d'intensifier les discussions pour tenter de parvenir à un accord de principe avant une conférence internationale sur la paix au Proche-Orient que les Etats-Unis souhaitent organiser en novembre à Washington. Les deux dirigeants ont annoncé la création d'une commission mixte chargée de parvenir à un accord sur les grandes lignes d'un règlement du conflit israélo-palestinien. Il s'agissait de la troisième rencontre entre les deux dirigeants depuis le 6 août. Ils tentent depuis plusieurs semaines de parvenir à un accord-cadre avant la conférence internationale. MM. Abbas et Olmert ont convenu de se rencontrer de nouveau avant le départ de M. Abbas à New York pour participer à l'Assemblée générale de l'ONU durant la dernière semaine de septembre. Cela pourrait coïncider avec la venue de Mme Rice dans la région et permettre la tenue d'une réunion tripartite Rice-Olmert-Abbas du genre de celle qui s'était tenue en début d'année, à l'initiative de la secrétaire d'Etat. Interrogé à ce sujet, le porte-parole du département d'Etat s'est abstenu de le confirmer. Israéliens et Palestiniens travaillent sur un accord de principe en huit points qu'ils entendent sceller avant la conférence internationale, selon les médias israéliens et palestiniens. Les Etats-Unis n'ont pas annoncé de date pour cette réunion ni publié de liste des participants, mais Washington souhaite vivement la présence de l'Arabie saoudite son allié le plus influent dans le monde arabe. La présence à cette conférence de dirigeants saoudiens aux côtés de représentants israéliens, alors que Riyad ne reconnaît pas Israël, représenterait une victoire diplomatique pour Mme Rice dont le bilan à la tête de la diplomatie américaine est de plus en plus contesté aux Etats-Unis. Or, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, a déclaré mercredi qu'il «doutait» de la participation de son pays à cette conférence «si elle n'est pas globale et si elle n'aborde pas les principales questions» du conflit du Proche-Orient. Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a souhaité lundi que Paris participe à cette conférence. «La France est prête à y participer, à y être active et à faire des propositions», a déclaré M. Kouchner en tournée dans la région.