La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a adopté ce week-end à l'égard d'Israël un langage inhabituel de fermeté, accueilli dans un silence glacial à Jérusalem, alors que les Palestiniens attendent de voir. À six mois de l'échéance que se sont fixé Israéliens, Palestiniens et Américains à Annapolis, en novembre, pour un accord sur un Etat palestinien, la chef de la diplomatie américaine a haussé le ton dimanche face à la poursuite de la colonisation israélienne, lors d'une nouvelle tournée dans la région. Quelques jours après l'annonce d'un nouveau projet de construction de 1 300 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est annexée, Mme Rice a prévenu que les activités de colonisation représentaient “un problème” et qu'elles risquaient “d'empêcher les négociations de progresser”. La fréquence des annonces de nouvelles constructions dans les secteurs occupés de Jérusalem depuis novembre “soulève des questions” auxquelles les Israéliens “doivent répondre”, a-t-elle ajouté, réitérant son message à chaque intervention publique lors de cette visite, la sixième depuis la conférence d'Annapolis. “Aucune partie ne devrait prendre de mesure à ce stade qui pourrait porter préjudice au résultat des négociations. Il doit être clair que les Etats-Unis considéreront que ces activités n'auront pas de conséquences sur le statut final des négociations”, a averti Mme Rice. Ce langage de fermeté, nouveau pour l'administration du président George W. Bush qui a toujours ménagé Israël, a été accueilli dans un silence glacial à Jérusalem. “Jérusalem c'est Jérusalem, et la Cisjordanie c'est la Cisjordanie”, a déclaré Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Ehud Olmert, réaffirmant la position d'Israël qui considère la partie arabe de Jérusalem, conquise durant la guerre de juin 1967, comme une partie de son territoire. La communauté internationale, y compris les Etats-Unis, n'ont jamais reconnu cette annexion de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat. R. I./Agences