Issue n Le contrat pré-emploi (Cpe) une formule qui a provoqué l'ire des demandeurs d'emploi en Algérie semble pour l'instant une véritable bouée de sauvetage trouvée pour les jeunes diplômés. Le contrat préemploi, une formule prise en charge par l'Agence de développement social (ADS) sous tutelle du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale a permis d'inscrire des milliers de jeunes universitaires à un travail temporaire. «193 519 universitaires ont été employés, ces dernières années, dans le cadre des contrats préemploi», a indiqué M. Ould Abbas. Chaque année, une enveloppe de 8 milliards de dinars est consacrée à la mise en œuvre de ce dispositif. Des statistiques impressionnantes, mais la réalité dément parfois ces chiffres puisque l'emploi ou le travail n'est pas seulement une occupation. Le travail ne désigne pas l'activité en soi, mais l'activité qui doit générer une rémunération. Il ne s'agit pas de «caser les gens» pour faire du chiffre. Dans la majorité des cas, la quantité prend le dessus sur la qualité. Pourquoi lutter contre le chômage si ce n'est pour éradiquer la pauvreté ? En Algérie, la rémunération décente est conditionnée par un travail décent que réclament les jeunes universitaires chômeurs. Le minimum d'insertion est préconisé pour ces élites universitaires. Comment peut-on expliquer qu'un jeune diplômé perçoive moins que le Snmg alors que sous d'autres cieux les jeunes cadres sont rémunérés selon les critères économiques ? l'on se demande en Algérie sur quels critères se base-t-on pour élaborer le poste de travail et le salaire que doit percevoir le jeune diplômé ? Par ailleurs, que propose le contrat préemploi à ses bénéficiaires ? Ces derniers, faut-il le rappeler, sont des universitaires ou des techniciens supérieurs qui bénéficient après leurs études de ce type de contrat. Un contrat d'une année renouvelable est accordé une fois au sein d'un organisme employeur privé ou public ou dans une institution ou administration publique. La rémunération est de 8 000 DA pour les universitaires (bac + 4) et 6 000 DA pour les techniciens supérieurs. En plus de la médiocrité de la rétribution, selon une étude du Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Cneapd), les travailleurs du préemploi ne peuvent être comptabilisés parmi les Algériens qui ont résolu les problèmes de la pauvreté, c'est la précarité de l'emploi qui nuit le plus aux jeunes. De l'aveu même du ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale «sur 110 000 diplômés en pré-emploi, seuls 14 % sont recrutés par leurs entreprises».