Les nombreux chômeurs qui viennent d'année en année grossir «les rangs des demandeurs d'emploi» quittent l'université sans avoir, au préalable, une idée sur ce qu'ils feront dans la vie active. La Direction à l'emploi des jeunes (DEJ) est perçue parfois comme une «fausse solution» à un problème de plus en plus crucial, et de plus en plus important quantitativement. Les nombreux chômeurs qui viennent d'année en année grossir « les rangs des demandeurs d'emploi », quittent l'université sans avoir, au préalable, une idée sur ce qu'ils feront dans la vie active. C'est dans cette optique, que ces cadres-chômeurs se retrouvent dans des créneaux loin, très loin de leur formation. Ni les opérations du programme Esil ou CPE ou microcrédit ni Tup-Himo ni les multiples initiatives misent en place ne satisferont la demande de ces «laissés-pour-compte», par une formation universitaire inadaptée à des besoins concrets de la société comme c'est le cas dans les pays développés. Voilà pourquoi «certains» regardent de travers les actions entreprises par une direction qui mérite toutes les attentions, eu égard à son rôle plus que stratégique, dans une société composée à plus de 75% de jeunes. La DEJ de Bouira, objet de convoitise de personnes désireuses de faire main-basse sur ses services pour y «businesser» continue actuellement à pourvoir l'ensemble des directions et services en personnel, grâce à l'opération Esil qui a doté la DEJ de 750 postes supplémentaires pour le 2e trimestre 2001. Cette dotation accroît le nombre global de postes à 1800. La procédure de distribution des places, qui, avec les anciens responsables de cette structure, consistait à donner aux organismes (APC) des quotas, a été remplacée, grâce à des initiatives du directeur et de ses assistants, par la formule de la convention qui lie la DEJ à l'organisme bénéficiaire des postes. «Grâce à ce mode d'exercice, nous avons mis un terme aux recrutements de complaisance, d'il y a quelques années où on donnait les postes à des gens qui n'habitaient même pas la wilaya...», dira le jeune directeur de la DEJ. La Direction de la jeunesse et des sports a, dans cette perspective, scellé une convention avec la DEJ qui lui offre l'opportunité, de recruter les diplômés des écoles de musique. L'encadrement des différentes chorales, troupes théâtrales... sont à la charge de la DEJ dans les cinq anciennes daïras. Une autre convention rattache la DEJ à l'inspection de l'environnement, et permet à des universitaires d'être des relais locaux pour les campagnes de sensibilisation. Pour la DUC, la DEJ assure le personnel chargé du recensement dans le cadre des opérations RHP... «D'autres contrats sont prévus, ils obéiront tous à des règles et conditions, seuls moyens d'exploiter et, rationaliser ce potentiel universitaire», dira le D/DEJ. Dans une autre formule, visant à offrir une stabilité aux universitaires, la DEJ a bénéficié de 658 postes dits Contrats de préemploi (CPE). 563 diplômés exercent dans les différents secteurs. L'éducation occupe le premier rang, 35 recrutés dans le cadre de cette formule, sont maintenant pris en qualité de permanents. Il y a lieu de préciser que la formule s'adresse aux secteurs public et privé. La troisième formule est le «micro crédit». La DEJ de Bouira compte pas moins de 3307 dossiers, désireux de créer des coopératives agricoles et autres services. A ce jour et selon les responsables de la DEJ, 328 dossiers ont eu l'accord et parmi eux 28 ont l'aval bancaire. Plus de 2000 demandes verront un dénouement avec le pacte d'accord signé entre l'Agence de développement social (ADS) et El Khalifa-Bank, qui promet de financer les projets. Pour les jeunes n'ayant pas un niveau d'étude adéquat, la DEJ les a intégrés dans le programme TUP-Himo qui touche les secteurs de l'hydraulique, des routes et des forêts. Des jeunes sont recrutés pour des travaux d'utilité publique. Payé sur la base du salaire minimum, le jeune est sous contrat pour 3 mois, renouvelable. Quelque 1365 postes de ce genre, sont à lancer dans 20 communes pour 46 opérations d'utilité publique. Certes, la DEJ ne peut pallier une demande qui augmente de jour en jour. Elle ne peut, à elle seule, lutter contre un fléau, le chômage, dans un pays où la jeunesse représente 75% de la population. L'abnégation, la volonté de la jeune équipe, qui dirige la DEJ de Bouira, ont permis un autre regard sur une structure longtemps « politisée » et utilisée à des fins électorales. Le directeur et ses assistants déplorent le refus de certaines banques publiques d'aider et de faciliter la tâche à la DEJ et aux jeunes. L'avènement des banques privées, est peut être l'outil qui fera «bouger» les mentalités. L'examen des prévisions 2001 montre que 2306 postes permanents et 15.016 temporaires, pour le 1er semestre 2001 et 13.490 emplois dont 2900 permanents (20,80%) sont en action.