Parcours n Fondée en 1998, la minoterie Sidi-Bendhiba est une entreprise familiale à Mostaganem. Elle est spécialisée dans la production d'une gamme de farines prêtes à l'emploi pour la panification de pains spéciaux : pain à l'orge, pain au son, pain complet, pain de seigle et d'autres types de pain. «Outre notre expérience, la fréquentation des foires et expositions internationales nous a permis de comprendre que les pays exportateurs des produits de l'agroalimentaire nous orientent toujours vers la consommation du pain blanc pour préserver leurs intérêts stratégiques et avec le temps, nous avons, malgré nous, adopté leur mode de consommation qui nous est totalement étranger», nous dit le directeur de la minoterie. La baguette française exige, selon les responsables de cette minoterie, plusieurs additifs naturels et chimiques soit plus de 240 avec un équipement sophistiqué importé. Ces produits d'importation menacent la santé du consommateur et du boulanger : l'hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète et tous types de cancer. La minoterie Sidi-Bendhiba utilise un moulin spécial. Elle a un fournil et un laboratoire d'analyses de qualité. Ce dernier est mis à la disposition des artisans boulangers et des industriels pour la formation de leur personnel. La minoterie s'est également lancée dans la formation de métiers de boulangerie. Elle a déjà signé en 2000, une convention avec le ministère de la Formation professionnelle en collaboration avec une équipe d'encadrement française spécialisée en boulangerie pour la prise en charge des stagiaires. Elle s'est chargée, pour rappel, au mois de mars dernier, de former des formateurs spécialisés en pain en collaboration avec l'Union des boulangers algériens et la direction de la formation professionnelle de Tipaza. Le but de ces formations, selon M. Benbernou, chargé de la communication au sein de la minoterie, est de permettre aux boulangers de s'initier à la panification de nouvelles farines. Elle a permis la sensibilisation de beaucoup de boulangers qui panifient les farines prêtes à l'emploi et les pains traditionnels et diététiques de plus en plus appréciés par les consommateurs, notamment dans les grandes villes. «nous avons pris la décision de changer cette habitude, adoptée depuis la colonisation, car les valeurs de notre identité ont été oubliées», dira-t-il. La baguette française peut être consommée par une seule personne, selon lui, mais le pain traditionnel est lourd et peut être consommé par plusieurs personnes. Il garde toutes les vitamines que la graine de blé contient. «Le boulanger manque de formation. Il y a, heureusement, une prise de conscience car les gens s'aperçoivent qu'ils ont des problèmes gastriques», reprendra Benbernou. «On veut donner au métier de boulanger sa valeur initiale et apprendre aux boulangers algériens à panifier le pain dans les règles de l'art. L'objectif commence à être atteint, mais le plus gros travail reste à faire pour convaincre et pousser les gens à consommer sain et bio», conclura-t-il.