Résumé de la 29e partie n Décembre 1945 un vol d'entraînement est prévu à la base de Fort Lauderdale, au nord de Miami, sur la côte est de la Floride. A la dernière minute, un pilote renonce au vol. Ses deux camarades n'en reviennent pas : renoncer à une simulation d'attaque ! — Qu'est-ce qui lui a pris à Kosnar de renoncer au vol, demande Gruebel. — Il n'en a pas envie, dit Gallivan. — Ne pas avoir envie de voler, ce n'est pas bizarre pour un pilote ? Gallivan rit : — Tout le monde n'est pas yoyo comme toi ! Gruebel aimait tellement faire de cabrioles dans le ciel que ses camarades l'avaient surnommé «yoyo». Gallivan, lui, est du genre plutôt tranquille : il est vrai qu'il a plusieurs heures de vol à son actif et qu'il passe déjà pour un pilote chevronné. Les deux hommes aperçoivent leur camarades dans la cour. — Je crois qu'on part tout de suite, dit Gruebel. C'est le lieutenant-instructeur Charles Caroll Taylor, 28 ans, qui dirige l'escadrille, qui comprend des pilotes et des équipages en formation. Ces derniers, pour la plupart encore inexpérimentés, apprennent à bombarder des cibles au vol. L'exercice, dont la durée est fixée à deux heures, doit les conduire à proximité des îles Hens et Chickens. Avant de partir, le lieutenant a fait vérifier les appareils, qui sont tous en bon état et qui comportent les instruments indispensables à la navigation, comme les radios et les compas. Par ailleurs, en dépit du fait qu'on est en décembre, le temps est propice à la navigation. Dans la matinée, des nuages épais ont couvert d'est en ouest le ciel de Floride, ce qui a fait craindre l'annulation de l'exercice, mais dans l'après-midi, les nuages ont fini par se dissiper. Le temps est même redevenu clair avec un vent modéré et une mer légèrement agitée. Mais aucun orage n'est prévu par les services de météorologie. Si certains pilotes sont impatients de prendre les airs, d'autres, moins habitués au vol, sont un peu émus, et on lit une certaine angoisse sur les visages. — Tout se passera pour le mieux, les gars ! les rassure le lieutenant, le tout est de savoir maîtriser son appareil, le reste vient tout seul ! Il leur explique l'itinéraire à suivre : «nous allons d'abord nous diriger plein Est, sur 198 km, nous effectuerons un premier virage, nord-nord-ouest sur 117 km, puis un deuxième sud-ouest sur 193 km, avant de rentrer à la base. Nous larguerons les bombes après le premier virage, au sud de Grand Bahama, sur une épave qui se trouve à proximité des îles de Hens et Ckickens !» Le lieutenant lance : — Bien compris les gars ? — Oui, lieutenant ! — Alors, à la grâce de Dieu ! Le premier avion décolle à 14h précises, il est aussitôt suivi par les quatre autres Avenger. Ils prennent vite de l'altitude et bientôt, comme de grands oiseaux de fer, ils fendent le ciel, en route vers l'objectif. (à suivre...)