Résumé de la 28e partie n Plusieurs dizaines de bateaux, de la fin du XIXe siècle, jusqu'au milieu du XXe siècle, ont disparu dans la zone des Bermudes. La disparition d'avions dans la zone des Bermudes est encore plus spectaculaire que celle des bateaux. L'un des premiers appareils à avoir été englouti est un Grummam Avenger, parti en mission un soir de décembre 1945, de sa base aéronavale de Floride et qui n'est jamais rentré. Rappelons d'abord que l'Avenger était l'avion américain le plus perfectionné à l'époque. C'est un bombardier-torpilleur, construit, au départ, pour la Marine et le corps des Marines. C'est le 7 décembre 1941 que le constructeur, Grumman, a inauguré l'usine qui allait construire l'avion. En juin 1942 une centaine d'appareils sont livrés à la marine. Les avions devaient participer à la bataille de Midway mais la livraison ne s'est pas faite suffisamment à temps, et le porte-avions, portant les appareils, a déjà pris la route de Midway. Six Advengers parviennent quand même sur le champ de bataille et participent aux attaques. Mais les pilotes sont mal formés et un seul appareil revient. Par la suite, l'Avenger devait montrer son efficacité et causer de gros dégâts aux avions de l'adversaire. L'avenger a la caractéristique d'être le premier avion dont les ailes se replient, ce qui permet de gagner une place importante dans les porte-avions. Il possède une soute à bombes très large, permettant de transporter jusqu'à 230 kg de bombes ou une torpille de 900 kg. L'avion a la réputation d'être extrêmement solide et il a un rayon d'action à pleine charge de 1 600 km : le meilleur de ce que l'on pouvait construire à l'époque ! A la base de Fort Lauderdale, au nord de Miami, sur la côte est de la Floride, on était conscient de posséder les meilleurs avions du monde et les pilotes en instruction, piaffent d'impatience de les essayer. Ce 5 décembre 1945 un vol d'entraînement est justement prévu dans l'après-midi. Dans une des baraques de la base, trois jeunes pilotes se préparent à aller au briefing. Il s'agit du sergent Robert Galivan, de Northampton, dans le Massachusetts, du caporal Allen Kosnar, du Wisconsin, et du soldat Robert Gruebel, de New York. Ils sont étendus et causent joyeusement. Gruebel regarde sa montre et saute de sa couchette ; — Hé, les gars, je crois que c'est l'heure ! si on ne se présente pas, on risque de nous oublier ! soyez sûrs qu'on ne viendra pas nous chercher ici ! Galivan se lève à son tour. — Tu as raison, c'est l'heure ! Les deux hommes enfilent aussitôt leurs combinaisons. Ils s'étonnent que Kosnar ne fasse pas comme eux. — C'est l'heure, Kosnar ! — Je crois que je ne vais pas vous accompagner, les gars ! — Comment cela ? s'étonnent ses camarades — Je vous avoue que je n'ai pas envie d'y aller ! Et puis, rien ne m'y oblige, puisque j'ai fait mon temps de vol, cette semaine ! — La mission ne t'excite pas ? — Non ! Je vais me coucher, nous nous reverrons tout à l'heure ! Ses amis haussent les épaules et le quittent. Kosnar ne sait pas qu'il vient d'échapper à la mort. (à suivre...)