Dès la prise d'Alger, les Français songent à s'attaquer à la Kabylie : ils créent notamment des unités militaires formées de Kabyles, nombreux à l'époque à Alger, auxquelles ils donnent le nom de zouaves (de zwawas, désignation arabe des Kabyles). Auparavant, l'émir Abdelkader avait visité la région, qu'il réussit à rallier à la résistance contre l'occupant, et, avant de partir a nommé un khalifa du Sébaou. En 1844, Bugeaud occupe Dellys, mais il faut attendre encore plusieurs années avant que les forces coloniales ne s'attaquent au massif. Mais quand le 7 avril 1854, les troupes du maréchal Randon donnent l'assaut, ils se heurteront à la résistance d'une jeune femme, Lalla Fadhma n'Soumer, rejointe par Boubeghla, un autre résistant, qui avait, lui aussi, levé l'étendard du djihad et parcourait le pays pour mobiliser les populations. C'est trois années seulement après que l'héroïne succombera sous le nombre. Les troupes françaises vont se venger des défaites subies, en massacrant les populations civiles et en brûlant les villages. Au nombre des villages martyrs figurent Larbaâ Nath Iraten. L'occupation de la Kabylie ne signifie pas la reddition puisque le massif sera secoué, en 1871 par la grande insurrection de cheikh El-Mokrani. Bastion de la lutte anticoloniale et du nationalisme algérien, la Kabylie participera activement à la Guerre de libération nationale, fournissant le plus gros contingent de martyrs pour la cause nationale.