Réalisation n La mise en service, hier, de la bibliothèque sonore numérique nationale, permettant désormais la transcription des livres en braille sur cassette audio (livres parlés), constitue pour les aveugles les seules clés d'accès à l'information. L'Algérie, de par cette méthode, deviendra le premier pays arabe et africain à suivre le cours de cette évolution technologique des livres parlés (Daisy). Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale, qui a procédé, hier, à l'inauguration de cette bibliothèque, fera savoir d'emblée que ce processus apportera, à coup sûr, un supplément d'encouragement et d'aides aux malvoyants pour pouvoir accéder à l'information et au savoir. Cette bibliothèque, explique le ministre, va assurer, à travers son unité de production nationale, des livres numériques sonores. Située au Centre national de formation pédagogique spécialisée (Cnfps) à Birkhadem, cette structure, ajoute M. Ould Abbas, intervient deux ans après la mise en place, à l'intérieur de ce centre, de l'imprimerie braille. «Le coût global de la bibliothèque s'élève à 140 millions de dinars, dont 100 millions pour l'imprimerie», a-t-il révélé. Mieux, cette dernière va emboîter le pas à pas moins de 21 bibliothèques sonores numériques au niveau de diverses structures spécialisées. Il s'agit, en effet, de 18 Ecoles de jeunes aveugles (EJA), un centre de formation (Cnfps), et enfin 2 écoles combinées (EJA- EJS). Cette opération va permettre la création de 38 000 livres scolaires parlés et de 55 000 livres parlés de culture générale consacrés aux non-voyants. «Les 38 000 livres scolaires en braille existants seront tous transcrits en compact disc (CD) et en cassettes, dans les trois langues (arabe, anglais et en français)», a annoncé le ministre, ajoutant au passage que les non-voyants ainsi que les aveugles pourront également accéder à cette bibliothèque à travers son site Internet. Sur un autre registre, le ministre de la Solidarité nationale a affirmé que son département est en mesure d'établir un diagnostic précoce d'enfants handicapés, entre 0 et 3 ans, à travers des équipes spécialisées, dans plusieurs wilayas, et ce, dès le début de l'année prochaine. «Cette opération nous permettra d'orienter l'enfant vers des centres spécialisés, selon son handicap», a-t-il précisé. Par ailleurs, le ministre en charge du secteur a évoqué les cas des personnes âgées. M. Ould Abbas a affirmé qu'un projet de loi ayant trait à la prise en charge de cette catégorie de la population – là où elle réside – sera soumis au gouvernement dans les prochaines semaines. Elaboré par plusieurs ministères, ce projet comporte notamment un article donnant aux autorités la prérogative de sanctionner les personnes qui ne prennent pas en charge leurs parents.