Tous crocs dehors, le rottweiler saute à la gorge de l'homme qui vient de lui implanter un dentier anti-morsures en plastique souple. La mâchoire se referme, mais au lieu de se planter dans la chair, les dents glissent dans le vide, le molosse retombe au sol et s'en va la queue entre les jambes. «Il est tout étonné. Il ne comprend pas ce qui lui arrive», s'amuse l'inventeur du dentier pour chien, qui se fait fort de sauver l'humanité des morsures, et la gent canine des muselières. Sa «Protection anti-morsures», deux coques de thermoplastique qui se posent à l'extrémité de chaque mâchoire, empêche le chien de fermer entièrement la gueule. Mouillé par la salive du chien, le dentier glisse sur le corps de la victime, évitant tout risque de perforation de la peau. L'idée a germé en 2005, lorsque la Suisse se scandalisait de la mort d'un garçon de cinq ans, déchiqueté par des rottweilers près de Zurich. A la différence de la muselière, le dispositif ne gêne pas l'utilisateur. Le dentier ne touche pas les gencives. Le canidé peut boire, manger ses croquettes ou jouer à la balle. Le chien peut toujours mordre, mais il n'infligera qu'un hématome ou au pire un doigt cassé à sa victime, estime l'inventeur de procédé.