Soirée n Les fumeurs de chicha ont la cote durant ce ramadan où un café maure leur est entièrement consacré. Introduite depuis peu, la chicha (le narguilé) compte aujourd'hui un nombre non négligeable d'amateurs de tabac parfumé. En usage principalement au Moyen-Orient et dans une partie de l'Afrique du Nord, le narghileh, narguilé, chicha ou encore houk, suivant les régions que la «pipe à eau» a traversées, est considéré par ses adeptes comme étant une «source de plaisir et de détente», notamment durant le ramadan. Après une longue journée de jeûne, une bonne «dose» de tabac parfumé «peut venir à bout de toutes les fatigues», fait part, à ce sujet, l'un de ces fumeurs rencontré au café Beriane, sur l'esplanade du boulevard de l'ALN, au centre-ville de Médéa. L'émergence de cette nouvelle forme d'évasion, qui séduit d'ailleurs de plus en plus de jeunes toujours en quête de sensations fortes, est une «réponse à la morosité» qui caractérise les veillées ramadanesques et le «désir très fort que ressentent les jeunes de rompre avec un quotidien monotone de plus en plus pesant», soutient-il. «Convivialité, ambiance et évasion» est une aspiration commune que se partage l'ensemble de la «communauté» de fumeurs de chicha. La plupart des personnes «sondées» admettent que l'une des raisons qui les a poussées à opter pour la chicha réside dans le fait qu'elle favorise la «convivialité» et la réunion entre jeunes autour d'un narghileh, «offre un cadre festif et agréable qui permet d'oublier, l'espace d'une tournée, tous les tracas et les aléas de la vie», explique l'un des nombreux fumeurs installés sur la terrasse du café. La clientèle a le choix — à raison de 150 DA la chicha — entre plusieurs tabacs parfumés et anisés qui se déclinent sous différentes huiles essentielles de fruits : fraise, citron, orange, pomme, ananas, abricot ou menthe, qui confèrent à la chicha un arôme et une senteur agréables, d'où la raison de cet engouement des jeunes pour le narguilé. La mélasse, communément appelée mouassel, maâssel ou tumbak est ainsi proposée sous de multiples emballages portant le nom de grandes marques de ce tabac spécial, commercialisé sous le label el-Waha, Romana, el-Basha, Nakhla ou encore el-Amir.