Voilà une tradition qui commence à s'implanter chez nous ! En Effet, l'utilisation du narguilé, appelé aussi « chicha », fait des adeptes parmi nos concitoyens. Cette pipe orientale, munie d'un tuyau flexible lié à un flacon empli d'une eau parfumée, a été vite adoptée par les jeunes. Des patrons de café mettent à la disposition des fumeurs des narguilés contenant divers arômes. Nous en avons remarqué un à Meskiana. Les jeunes y affluent, surtout le soir, et commandent en sus du café, une chicha. Cette dernière passe d'une main à une autre. Parmi les clients, il y en a qui disposent d'un narguilé personnel et qu'ils utilisent à la maison. Beaucoup de jeunes, que nous avons approchés, se disent séduits par « cette cigarette collective » qui les met en communion les uns avec les autres. Partager le même plaisir et en même temps semble apporter un confort supplémentaire à des jeunes désœuvrés, dépourvus de toute forme de distraction ou d'évasion. Mais savent-ils au moins le risque qu'ils encourent en s'adonnant chaque jour que Dieu fait au narguilé qui, malgré les « senteurs de paradis » qu'il dégage, renferme autant, sinon plus de nicotine que 20 cigarettes à la fois ? Savent-ils aussi qu'en se passant la pipe, il y a risque de maladie ? Combien parmi eux ont lu le grand et long article qu'El Watan a consacré au narguilé et aux multiples dangers qu'il cause aux fumeurs ? Tant qu'ils tirent du plaisir de la pipe orientale, les jeunes accros font peu cas des risques qu'ils encourent. Les senteurs enivrantes de la « chicha » leur font oublier tout, même l'heure du déjeuner...