Récolte Après plusieurs années de régression de la production, la campagne oléicole connaît cette année une surproduction. La campagne oléicole a débuté précocement, cette année, dans la wilaya de Tizi Ouzou, en raison de l'abondance des récoltes, mais aussi de la récurrente pratique du maraudage sévissant en plusieurs endroits, notamment à travers les oliveraies de Tiniri s'étendant sur les daïras de Boghni et des Ouadhias, dans les piémonts du Djurdjura. Contrairement aux trois dernières années marquées par une régression drastique de la production oléicole, due au déficit pluviométrique, la récolte de cette année s'annonce prometteuse au vu d'oliviers ployant sous la charge de fruits pulpeux et gorgés d'huile. Le beau temps aidant, les oléiculteurs ont entrepris dès le début du mois de novembre la cueillette des olives pour en éviter l'avarie par les intempéries, ainsi que de soulager les arbres de leur poids afin d'atténuer les débranchages sous l'effet du vent et de la neige. La tradition séculaire de «touiza» (volontariat) est toujours à l'honneur chez les oléiculteurs, qui continuent à se prêter mutuellement main forte pour effectuer la récolte des olives. Tandis que les hommes se chargent de faire tomber les fruits, les femmes s'occupent de les ramasser tout en chantant pour donner du courage aux Iwiziwens (bénévoles). En cette période, il n'est pas rare de voir les champs en fête. La récolte du jour est acheminée généralement dans des corbeilles en osier ou des sacs en jute vers l'huilerie la plus proche, pour son entreposage en attendant sa transformation en huile. Cependant, il arrive souvent que celle-ci soit laissée sur place, faute de ne pouvoir la transporter d'une seule traite, pour des raisons d'éloignement et d'enclavement des exploitations. Néanmoins, le recours à cette dernière alternative expose, souvent, ses auteurs à la cupidité des maraudeurs, qui ne s'encombrent pas de scrupules pour s'approprier la peine des autres, en opérant de nuit, pour subtiliser le «butin» abandonné. Ce vol de récoltes est encouragé par les commerçants d'olives, qui les acquièrent à bas prix auprès d'enfants, pour leur transformation en huile et en tirer ainsi un gain substantiel, sans s'en soucier de l'origine. C'est pour atténuer les effets de cette pratique, préjudiciable à l'économie des ménages, que des comités de village décrètent, à chaque olivaison, l'interdiction de la vente d'olives, en sanctionnant tout contrevenant avec de fortes amendes.