Chez différents peuples musulmans, la tête des animaux, notamment des mammifères (mouton, bœuf, chameau, etc.) est un mets de choix. C'est notre zellif ou bouzellouf, que l'on consomme, notamment, lors de la fête de l'aïd al-adha ou fête du sacrifice. Dans la tradition algérienne, on prépare également la tête, à cause de son symbolisme éminemment positif, pour les mariages, les circoncisions, etc. Dans l'oniromancie musulmane, la tête de l'animal a le même symbolisme que la tête en général : responsabilité, autorité, esprit de décision, etc. Selon les interprètes, elle représente encore dans les rêves, un chef. Se voir en train d'acheter une grosse tête d'animal dans l'intention de la rôtir signifie qu'on profitera du savoir d'un maître, mais si la tête est maigre, ce savoir ne sera pas d'une grande utilité. La tête pourrie signifie la diffamation : la préparer ou la manger signifie qu'on médira de gens honnêtes ou qu'on accusera de dépravation des femmes vertueuses. Manger une tête crue signifie qu'on tirera profit de médisances contre un homme de pouvoir représenté par l'animal ; mais manger des têtes apprêtées, qu'elles soient cuites ou grillées, annonce des profits tirés de chefs. La tête et les pattes du mouton représentent, selon certains interprètes, le prestige, la fortune et l'héritage. La tête de brebis est un bien en argent liquide. Manger les yeux des animaux signifie puiser dans les fortunes des hommes qui gouvernent ce qu'il y a de meilleur. Manger le cerveau d'un animal signifie épuiser son capital et son épargne.