Quelques jours avant le début du mois sacré, Ali Tounsi, le Dgsn, a fait une déclaration à la presse : «Vous allez être vraiment surpris», a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes, en faisant allusion au dispositif sécuritaire que l'Etat allait déployer pour sécuriser les grands centres urbains durant le ramadan qui, par le passé, est devenu le mois le plus craint de l'année tant les groupes terroristes y redoublaient de férocité, en voulant à chaque fois comptabiliser le maximum de victimes. Ramadan 2007 était d'ailleurs placé sous le signe de l'incertitude, voire de «l'apocalypse» surtout que quelques jours auparavant les hordes terroristes, affiliées aux irréductibles d'El-Qaîda, se sont illustrées par deux attentats spectaculaires et particulièrement meurtriers dans un intervalle de trois jours seulement, le premier à Batna, quelques minutes avant le passage du cortège présidentiel en visite de travail dans la région, le second ayant pris pour cible une caserne de gardes-côtes à Dellys. Après les deux carnages qui ont fait plus d'une cinquantaine de morts et plus d'une centaine de blessés, l'heure était donc à la vigilance. Des millions d'Algériens avaient en mémoire les scènes tragiques qui défilaient à chaque arrivée du mois sacré au détour duquel des terroristes espéraient gagner le «paradis» en se faisant exploser dans un marché plein à craquer où dans des ruelles où les odeurs parfumées de ramadan laissaient, à chaque détonation criminelle, la place à l'odeur de la mort et des cadavres qu'on transportait sur des civières à la morgue la plus proche. A deux jours de l'Aïd el-fitr, on peut tout de même conclure sans risque de se tromper qu'il s'agit incontestablement du premier ramadan sans carnage et sans effusion de sang. La surprise promise par Zerhouni nous aurait sans doute agréablement surpris si l'incursion terroriste de dimanche dans un café maure dans la wilaya de Bouira avait été annihilée et si des vies humaines avaient été épargnées.