Crainte n Les attentats kamikazes perpétrés, ces derniers jours, à Batna et Dellys ont fait renaître la peur chez le commun des Algériens. D'aucuns appréhendent d'ailleurs ce mois de jeûne. Et pour cause : cette période de l'année est souvent mise à profit par les groupes terroristes pour commettre des attentats spectaculaires. Pendant des années, ramadan a rimé avec bombes, massacres collectifs et faux barrages. De 1992 à 2000 pratiquement, le terrorisme redoublait de férocité durant ce mois sacré, n'épargnant ni enfants, ni femmes, ni vieux. Cela étant, les choses ont évolué positivement, ces dernières années. A la faveur de l'amélioration de la situation sécuritaire, ramadan a renoué quelque peu avec ses traditions d'antan avec ses veillées tardives et ses soirées animées enregistrées un peu partout à travers le territoire national, particulièrement au niveau des grandes villes où les familles ont réappris à sortir après le f'tour pour voir un spectacle, manger des confiseries ou pour prendre l'air tout simplement. Qu'en sera-t-il cette année ? S'il est vrai que la situation sécuritaire est loin d'être alarmante, il n'en reste pas moins que les attentats perpétrés récemment à Batna et Dellys ne sont pas faits pour rassurer les Algériens dont beaucoup gardent encore en mémoire le carnage commis un certain 30 janvier 1995 en plein centre d'Alger à la veille du mois sacré et, de surcroît, au nom de l'Islam. Cependant, force est de reconnaître que la nuisance des groupes armés n'est plus ce qu'elle était dans les années 1990. De plus, les services de sécurité ont acquis une grande expérience qui leur permet de déjouer les attentats les mieux préparés. Last but not least, et comme il est de tradition depuis quelques années déjà, un plan «spécial ramadan» sera mis en œuvre par la police, dont le premier responsable, Ali Tounsi, a indiqué, cette semaine, que les terroristes «sont aux abois». «Vous allez être surpris par le dispositif sécuritaire qui sera déployé au cours de ce mois de ramadan», a-t-il ajouté. A Alger, tout porte à croire que ce dispositif est déjà mis en place. Une forte présence policière est constatée depuis quelques jours, en effet, à l'entrée et tout autour des institutions de l'Etat ainsi qu'au niveau des grandes artères et des carrefours. Les éléments de la Sûreté nationale sont sur le qui-vive, a-t-on constaté. Au niveau de la rue Abane-Ramdane par exemple, ils vérifient minutieusement tout véhicule suspect. Ayant reçu des instructions bien précises certainement, ils passent automatiquement au peigne fin les véhicules frigorifiques. Espérons que ces mesures porteront leurs fruits et que ce mois sera calme.