Le 12 février, des braconniers découvrirent le corps de Mary Guilfoyle. La police fit de nouveau publier des avertissements sur les dangers de l?auto-stop et implora les jeunes femmes de ne pas monter dans les voitures d?hommes qu?elles ne connaissaient pas. Malheureusement, si Ed Kemper ne s?en prenait qu?aux auto-stoppeuses, ce n?était pas le cas de Mullin. Le 13 février, il voulut ramener du bois à ses parents, pour faire du feu dans la cheminée. Mais un message télépathique de son père lui parvint : «Ne rapporte pas un bout de bois avant que tu n?aies tué quelqu?un.» La voix suggéra de tuer l?oncle Enos, mais comme Herb résistait, elle changea d?avis et lui ordonna de tuer n?importe qui. Mullin conduisit dans le brouillard du matin. Il trouva un homme, Fred Perez, qui travaillait dans son petit jardin, en face de sa maison. Il lui tira une balle en plein c?ur. Le retraité mourut immédiatement. Mullin resta assis tranquillement dans sa voiture pendant un moment, tenant entre ses mains le fusil qu?il avait volé aux adolescents dans la forêt quelques jours plus tôt. Puis, il démarra et s?en alla lentement. Si les jeunes campeurs représentaient pour Mullin sa propre phase «flower power» qu?il voulait détruire en lui et autour de lui, Fred Perez, assez curieusement, représentait quelqu?un que Mullin aurait voulu être. «C?était quelqu?un que je respectais», a dit Mullin, bien qu?il ne le connusse pas. Il n?a pas pu expliquer pourquoi il avait tiré sur Perez. L?accusation allait, plus tard, affirmer que c?était une sorte d?appel vers la police, parce qu?il voulait s?arrêter. Cette fois, il y eut un témoin. Un voisin entendit le coup de feu et, regardant par sa fenêtre, aperçut le véhicule du tueur. Il appela immédiatement la police. Mullin conduisit vers Felton, le coffre de sa Chevrolet break rempli de bois de chauffage pour ses parents, son fusil sur le siège avant, couvert d?un sac en papier. Un policier reconnut la voiture au signalement donné auparavant par le témoin et le força à se garer sur le côté. Lorsqu?il vit le fusil, il arrêta Mullin immédiatement. Celui-ci ne résista pas et ne dit rien. Au commissariat, Mullin refusa de répondre même aux questions courantes comme «Avez-vous un avocat ?» ou «Voulez vous téléphoner ?». Mullin ne répondait que «silence !». Il continua à répéter ce mot jusqu'à ce que tout le monde en ait assez. Les enquêteurs, frustrés, l?envoyèrent en cellule. Alors qu?ils l?emmenaient, Mullin déclara : «Vous êtes responsables des trois millions de tués durant la Seconde Guerre mondiale.» Le docteur, qui examina Mullin au commissariat, fut étonné par les tatouages sur son ventre : «Légalisez l?acide» et «La marijuana aux yeux d'aigle». Il avait d?autres tatouages sur le corps : «Naissance», «Mahashamadhi» et «Kriya yoga». Ces tatouages étaient insolites pour quelqu'un qui avait une apparence si soignée et qui détestait les «hippies». Dans l?appartement quasi vide où Mullin avait vécu durant les trois dernières semaines, la police trouva une Bible, un livre intitulé Einstein, sa vie et son époque, un carnet d'adresses où figurait Gianera, et des articles de journaux concernant les meurtres récents. On découvrit également son revolver dans le coffre de sa Chevrolet et les analyses balistiques commencèrent immédiatement. Les enquêteurs trouvèrent également la note suivante : «Qu?il soit su par les nations de la terre et le peuple qui l'habite, ce document porte plus de puissance que tout autre écrit auparavant.» (à suivre...)