Résumé de la 4e partie Mullin affirmait que son père lui avait adressé des messages télépathiques de meurtre. Ce vagabond de 55 ans, alcoolique, dormait sous les ponts ou dans les forêts, où personne ne venait le chasser. Il eut juste droit à deux lignes dans un journal local lorsque l?on découvrit son corps dans un fossé, quelques jours plus tard. Personne ne vint à son enterrement et personne ne se pressa pour trouver son assassin. Mullin déclara par la suite que White ressemblait à Jonas de la Bible, et lui avait envoyé un message par télépathie : «Hé, toi. Attrape-moi et fais-moi passer par dessus bord. Tue-moi pour que d?autres soient sauvés.» Quelques jours plus tard, Mullin avait terminé un livre, L?Agonie et l?Extase, une biographie de Michel-Ange par Irving Stone. Il décida que, en tant qu?artiste lui-même, il devait faire ce que le célèbre peintre et sculpteur italien avait fait : disséquer un cadavre. «Michel-Ange a passé des heures et des heures à disséquer en secret des corps pour qu?il puisse tout savoir des formes du corps humain, pour ses peintures et ses sculptures et tout ça. C?est pour ça que son travail est bien meilleur que celui des autres. ça lui a donné un discernement que les autres n?avaient pas.» C?était sa mère qui avait offert ce livre à Mullin, espérant qu?il lui donnerait l?idée d?utiliser l?art pour exprimer ses émotions. En fait, cet ouvrage lui inspira un autre meurtre, peut-être le pire de tous. (Chose rare, Herbert Mullin accusa ensuite sa mère de ce meurtre, croyant qu'elle lui avait donné ce livre pour lui suggérer de disséquer quelqu'un). Mary Guilfoyle était en retard pour un entretien d'embauche, alors elle fit ce que beaucoup de jeunes femmes faisaient à Santa Cruz, malgré les avertissements : elle fit du stop. Elle eut la chance qu'Edmund Kemper (un autre tueur en série de l'époque) ne faisait pas ses rondes ce jour-là, sur cette grande route près de l'université de Cabrillo. Mais elle sous-estima le conducteur de la Chevrolet qui s'arrêta près d'elle. Elle avait 24 ans et avait sûrement entendu toutes ces histoires au sujet de ces jeunes femmes faisant de l'auto-stop et qui avaient disparu, avaient été violées ou avaient été découvertes décapitées. Mais le jeune homme mince, aux yeux de biche, assis derrière le volant, n'avait pas du tout l'air d'une brute lubrique. Il était beau garçon, bien qu'un peu trop maigre, et parlait d'une voix douce. Mary Guilfoyle se détendit. Mullin conduisit lentement, entra dans une rue calme, saisit un couteau de chasse... et poignarda brusquement la jeune femme dans la poitrine et le dos. Elle mourut presque immédiatement. Après avoir traîné son corps dans un endroit désert, loin de la rue, sur une petite colline, Mullin éventra la jeune femme et sortit ses organes. Mullin pensait qu'il pouvait voir à l'intérieur de la tête des gens, mais il voulait, à présent, voir à l'intérieur de leur corps. Quoiqu'il vît, cela ne dut pas lui plaire, car il ne recommença jamais plus. Le 2 novembre 1972, jour de All Souls Day (la Toussaint), Mullin arriva devant une église à Los Gatos, juste au-dessus des collines de Santa Cruz. Il avait bu et avait décidé d'aller à l'église catholique de sainte Marie «pour se donner la force de ne plus jamais essayer de tuer». (à suivre...)