La France a déjà les conditions de regroupement familial les plus restrictives en Europe, alors même qu'elle est en train de durcir à nouveau sa législation, selon une étude universitaire publiée, hier, lundi, sur l'intégration des immigrants. «Les conditions pour le regroupement familial se sont dégradées et sont maintenant les pires (avec l'Autriche) parmi les 28 pays étudiés», à savoir les pays de l'UE (sauf la Roumanie et la Bulgarie), ainsi que la Norvège, la Suisse et le Canada. Pour la France, avec la loi de juillet 2006, un immigrant ne peut introduire une demande de regroupement familial qu'après 18 mois de présence en France (au lieu d'un an auparavant), sous condition de bénéficier de revenus stables et supérieurs au Smic (hors prestations sociales) ainsi que d'un logement «considéré comme normal pour une famille comparable vivant dans la même région géographique». Le projet de loi durcira encore ces conditions en imposant notamment aux candidats au regroupement familial une évaluation de leur connaissance du français et «des valeurs de la République» dans leur pays d'origine. Il a aussi créé une forte polémique par un amendement autorisant le recours à des tests ADN dans certaines conditions pour prouver l'existence de liens familiaux. L'étude traite de cinq autres indicateurs d'intégration des immigrés : accès au marché du travail, à la carte de séjour de longue durée, participation politique, lois anti-discrimination et accès à la nationalité.