Impact n L'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication accuse un retard incommensurable, ce qui se répercute négativement sur l'aboutissement des différents mégaprojets lancés dans différents secteurs. Tel est le constat, on ne peut plus poignant, dressé par les spécialistes ayant réalisé des études sur l'état actuel de l'usage des nouvelles technologies et les horizons de leur promotion dans notre pays. Lors d'une journée technique consacrée au sujet de «l'analphabétisme numérique» organisée hier en marge de la tenue du salon Hi-Tec-2007, les experts ont dressé un tableau noir de la situation actuelle et déploré ce retard, appelant les autorités concernées à fournir davantage d'efforts afin de se mettre au diapason des nouveaux défis de la mondialisation. Chiffres et statistiques à l'appui, les conférenciers ont été unanimes à souligner que la plus grande partie des projets initiés dans ce secteur n'a pas encore été concrétisée, même si les délais fixés ont expiré depuis quelques années. «Il est déplorable de constater aujourd'hui que des projets stratégiques et d'une extrême importance pour le développement de notre pays soient toujours à la traîne. Des chantiers tels que le réseau Intranet gouvernemental, l'opération Ousratic et le développement de l'Internet à haut débit, n'ont pas été concrétisés dans les délais», a regretté d'emblée Youcef Mentalechta, consultant international et ancien directeur des programmes informatiques de l'Unesco. Le réseau Intranet gouvernemental était prévu pour le 1er trimestre 2005, mais il n'est toujours pas opérationnel, soit plus de deux années après ! Le nombre d'abonnés à l'Adsl (Internet à haut débit) ne dépasse pas, selon lui, le seuil de 200 000 personnes, alors que le gouvernement prévoit d'atteindre 3 millions de personnes connectées d'ici fin 2008. «Atteindre l'objectif de trois millions d'abonnés Adsl en 2008 relève de l'utopie», a-t-il martelé. Le nombre d'utilisateurs Internet ne dépasse pas, selon les récentes études spécialisées, deux millions sur une population globale estimée à plus de 33 millions d'habitants. Le nombre de cybercafés est fixé à 5 000 dont la plupart sont créés dans le cadre de l'emploi de jeunes (Ansej) et gérés, notamment, par des jeunes universitaires. «Les responsables concernés ont intérêt à prendre en considération ces statistiques pour asseoir une politique de développement de ce secteur», a, par ailleurs, insisté M. Mentalechta. Le taux de pénétration de l'Internet reste très faible et en deçà des espérances. «Nous accusons un énorme retard en matière d'accès au réseau Internet avec seulement un taux de 5,52% comparativement à nos voisins tunisiens et marocains qui dépassent les 10%», a souligné, pour sa part, Younes Grar, président de l'Association des providers algériens. Il a estimé que cette situation est liée principalement à l'absence d'une stratégie nationale claire en termes de développement des nouvelles technologies de l'information avec des objectifs bien précis, et l'inexistence d'une industrie de contenu dans notre pays.