Paradoxe n La ville de Médéa a pourtant connu, au cours des derniers mois, une réelle métamorphose au plan esthétique grâce aux nombreux projets d'amélioration urbaine. Cette restructuration urbaine, tant souhaitée par les citoyens et pour laquelle d'importantes ressources financières ont été mobilisées, souffre, toutefois, de quelques carences qui ont diminué l'impact sur le cadre de vie escompté par la réalisation de ces projets. D'importants chantiers de rénovation urbaine ont été ouverts dans la perspective d'une amélioration progressive du mobilier urbain des 140 000 habitants que compte la ville de Médéa et de redonner à la ville un autre visage plus attrayant, à la hauteur des attentes de ses habitants. Revers de la médaille, les résidents et les gens de passage doivent désormais composer avec le nouveau décor qu'offre la ville ; une ville mangée par les gravats et des tonnes de ferraille abandonnées au niveau même des principaux quartiers résidentiels de Médéa, déplorent des habitants. Ce décor contraste, pour nombre d'entre eux, avec l'image que les autorités ont voulu donner à l‘ancienne capitale du Titteri, faisant part, dans ce contexte, de leur appréhension quant à la finalité de cette restructuration urbaine, de cette situation d'inconfort induite par l'irresponsabilité et le manque de civisme dont font preuve nombre d'entreprises engagées sur le terrain. Beaucoup s'interrogent à ce propos sur le retard des autorités à réagir à cette situation et des mesures qu'elles auraient dû déjà prendre contre les entreprises défaillantes, eu égard, font-ils observer, au budget conséquent affecté à cette opération, l'un des plus importants financements jamais accordés par le passé à des projets d'amélioration urbaine. Ainsi, une vingtaine de projets de rénovation urbaine sont en cours de concrétisation ou de réalisation à travers les quartiers de Teniet el-Hdjar, Aïn-Dheb, Merdjechekir, Bab Lakouas et M'sallah pour créer un équilibre à l'intérieur du tissu urbain, selon les autorités locales. Cependant, beaucoup de Médéens estiment que «la métamorphose opérée a un goût quelque peu amer», au vu des désagréments engendrés. Ils estiment «urgent» que les autorités locales sévissent contre ces entreprises défaillantes dont «les comportements risquent d'amoindrir encore davantage l'impact recherché par ces opérations de rénovation urbaine». Dans la wilaya de Médéa, une source responsable a affirmé que «l'ensemble des chantiers encore ouverts au niveau du chef-lieu de wilaya fait l'objet d'un suivi permanent et rigoureux». «Les rares infractions relevées lors des sorties sur site ont aussitôt été prises en charge et leurs auteurs sanctionnés», ajoute-t-on. Selon la même source, «les gestionnaires de ces projets, qu'il s'agisse de la commune de Médéa ou de la direction de l'urbanisme et de la construction, veillent scrupuleusement à l'application stricte de la réglementation, n'hésitant pas, dans les très rares cas d'infractions constatées, de sévir contre les entreprises ayant failli à leurs obligations». Des mises en demeure ont été adressées dernièrement à certaines de ces entreprises et d'autres verbalisées pour «non-respect» de la réglementation en vigueur, précise-t-on.