Aux Maldives, sur la plage ensoleillée, les touristes du monde entier viennent vider leur portefeuille. A côté, des dizaines de Bangladais tentent de remplir le leur en collectant les poubelles, un travail au noir qui leur rapporte bien plus que leur emploi officiel. Mais loin des îlots luxueusement aménagés, Malé et ses petits 2 km2 croulent sous une population de 130 000 habitants, affichant l'une des plus fortes densités de toutes les capitales du monde. Pour vider les tonnes d'ordures produites chaque jour, la ville ne compte que deux camions et 20 fonctionnaires. Si bien que c'est à une armée de petites mains venues essentiellement du Bangladesh que revient la tâche, pénible mais rémunératrice de vider chaque soir les poubelles de la ville. «Ils (les Bangladais) sont très, très importants pour nous afin de garder Malé propre», explique un responsable de la ville. Les 330 000 Maldiviens, qui affichent l'un des revenus par habitant les plus élevés de toute cette région du sud de l'Asie, rechignent en effet à occuper des emplois pénibles et dangereux. Pour obtenir ces emplois d'éboueurs au noir, tous, originaires du Bangladesh, d'Inde ou du Sri Lanka, ont cependant dû au préalable graisser la pâte à des agents.