Question n Les parlementaires ont exigé des précisions et non seulement des généralités sur la loi de finances. Au premier jour des débats sur la loi de finances 2008, les députés ont réclamé, une fois de plus, la loi de règlement budgétaire permettant d'identifier la manière dont ont été utilisées les enveloppes allouées aux différents secteurs. A l'instar de leurs camarades de la précédente législature, ils ont également demandé à ce que la loi de finances soit enfin élaborée sur la base du «prix réel» du baril de pétrole. Un député d'El-Islah, s'est interrogé sur ce qui pousse le gouvernement à «redoubler d'efforts pour induire en erreur les Algériens». Le député a souligné que l'exécutif peine à convaincre 10% des Algériens de sa démarche expliquant qu'il ne comprenait pas pourquoi, plus le baril augmentait, plus les pauvres s'appauvrissent davantage. Du côté du FLN, un député a repris quasiment les mêmes arguments, selon lesquels sans la présentation de loi de règlement budgétaire, il est impossible à l'APN d'exercer la mission de contrôle qui lui est dévolue. «Nous réclamons cette loi depuis des années, nous espérons que l'année prochaine, elle pourra être présentée et d'émettre le vœu de voir ce contrôle s'exercer également sur les fonds spéciaux. Les députés ont aussi évoqué le pouvoir d'achat des Algériens qui se dégrade sans arrêt et paradoxalement au moment où les cours du pétrole tournent autour de 90 dollars. Inspirés par la hausse des prix des produits agricoles, les députés ont accordé une large place au secteur agricole qui reflète la dégradation de ce pouvoir d'achat. Sur ce volet le RND parle carrément de nécessité d'une nouvelle politique agricole». Selon un de ses parlementaires, l'augmentation des importations illustre parfaitement la faiblesse de la production nationale et du secteur agricole en particulier. L'affaire des 35 milliards de dollars en bon du Trésor placés dans les banques américaines, a aussi monopolisé les débats à l'APN. Les députés ont interrogé le gouvernement à travers le premier argentier du pays sur l'opportunité de ce placement, ses avantages et inconvénients pour le pays. Plusieurs interventions ont versé dans ce sens, les députés ne comprenaient pas pourquoi le gouvernement n'a pas recouru à l'achat d'actions ou encore à son placement dans l'immobilier ou la Bourse. Pour plus de contrôle et de transparence l Plusieurs députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont demandé la réhabilitation de la mission de contrôle de l'action de l'Etat par cette institution parlementaire en réclamant, en particulier, un «droit de regard» sur le mode de gestion des finances publiques. Cette question a été soulevée lors des débats en session plénière de l'APN autour du projet de loi de finances 2008 présenté la veille par le ministre des Finances. Pour ces intervenants, l'action de contrôle par le Parlement de la façon dont les finances publiques sont employées , constitue un instrument supplémentaire contribuant à la bonne gouvernance de l'Etat. Précis dans leurs exposés, des députés ont exhorté le gouvernement de présenter périodiquement un état d'exécution du budget annuel de l'Etat afin de mieux appréhender le degré d'efficience de l'utilisation des enveloppes budgétaires affectés aux différents projets sectoriels prévus par ce budget. Ils ont aussi demandé plus de transparence dans le fonctionnement des fonds spécifiques créés par les lois de finances précédentes. «Nous constatons une prolifération des fonds spécifiques dont nous ignorons le mode de gestion et les affectations qui en sont faites», a souligné l'un des députés. Elle sera votée le 10 novembre l Le projet de loi de finances et de budget 2008 sera soumis au vote des députés le 10 novembre prochain, selon le programme établi par l'APN. Les débats prévus également en séances de nuit, doivent prendre fin le 31 octobre, alors que le vote de la mouture finale du texte n'aura lieu que 10 jours plus tard.