Menace L?épidémie est en constante progression sans que les citoyens prennent vraiment conscience du danger qui les guette. 100 nouvelles infections par le virus du sida sont enregistrées chaque année en Algérie. A la fin des années 1980, 20 infections en moyenne étaient comptabilisées annuellement. Certes, l?Algérie fait partie des pays à profil épidémiologique bas, mais les spécialistes ne cessent pas de tirer la sonnette d?alarme. C?est que la position de l?Algérie entre deux continents fortement touchés par le sida, à savoir l?Europe et l?Afrique, constitue pour la population une véritable menace. Une chose est sûre en tout cas : l?épidémie est en constante progression sans que les citoyens prennent vraiment conscience du danger qui les guette. Dans ce contexte, on continue de croire que «ça n?arrive qu?aux autres». Aujourd?hui, quelque 18 ans après la découverte du premier cas du syndrome d?immuno-déficience acquise, l?Algérie compte 611 sidéens, selon des statistiques du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et du Laboratoire national de référence. Alors que le nombre de séropositifs déclarés au 30 juin 2003 est de 1 373, dont 77 nouveaux cas diagnostiqués cette année. Outre le Sud, l?Oranie et l?Algérois sont les régions où l?on enregistre le plus grand nombre de cas de sida. Les chiffres ne semblent pas cependant effrayer grand monde. Seulement, il faut bien noter que les statistiques ne reflètent pas la réalité de la maladie. Celle-ci demeure, en effet, sous-estimée par les chiffres officiels en raison notamment du dépistage passif, souvent chez les donneurs de sang, selon les spécialistes. Cela fait qu?un certain nombre de personnes, qui ont été contaminées par le virus du sida, ne sont pas connues des services concernés, en particulier dans les zones éloignées du Sud. Si les autorités ont lancé, dès 1988, des programmes de lutte contre le sida, il n?en demeure pas moins que les résultats enregistrés n?ont pas été tellement satisfaisants. C?est du moins l?avis de certains spécialistes qui jugent la méthode de surveillance de l?épidémie par le dépistage passif lors du don de sang très insuffisante. S?agissant de la prise en charge des malades, les centres créés spécialement pour cela en 1997 n?accomplissent pas comme il se doit leur mission. A titre d?exemple, seul le centre d?El-Kettar dispose de médicaments antirétroviraux.