La drogue, la consommation abusive d'alcool, la prostitution et la criminalité sont devenues presque le menu quotidien de la société algérienne. Société déjà désemparée, elle connaît, ces dernières années, un nouveau phénomène qui ne cesse de prendre des courbes alarmantes. Le sida. Ainsi en Algérie, selon les statistiques de l'année passée, quelque 2000 cas ayant contracté le virus du sida en Algérie, Le sida n'est plus un simple point de vue. C'est une réalité qu'on ne peut ignorer. Cette maladie mortelle prend de l'ampleur. Elle nécessite une réelle prise en charge et un traitement de choc à la hauteur du danger qui guette toutes les couches de la société. Les dernières statistiques confirment l'échec des différents et timides plans entrepris depuis la découverte en Algérie de cette pathologie, à la fin des années 80. Ceci dit, les nouveaux cas enregistrés renseignent sur l'inefficacité des différents dispositifs de prévention mis en place. A Oran, une moyenne de trois porteurs du VIH est recensée, chaque semaine, par les services spécialisés. Cela à l'heure où le nombre de personnes sidéennes frise, cette année, soixante quinze cas, tandis qu'on a enregistré plus de 200 séropositifs. Le nombre de cas de sida déclarés a touché, l'année dernière, 746 personnes. Plus de 2175 séropositifs ont été décelés. Chiffres en constante augmentation. Ceci, si l'on se réfère aux bilans des années précédentes. En 2003, la wilaya d'Oran, a recensé 223 personnes ayant contracté le sida et le nombre de séropositifs était de 997. C'est une augmentation inquiétante qui interpelle le département de la santé. Ainsi, la transmission du sida est causée principalement par les relations sexuelles non protégées et l'usage de la drogue par injection intraveineuse. Que ce soit du côté de l'Etat ou du citoyen, la prise de conscience sur les risques de cette pathologie est devenue plus qu'impérative. En premier lieu, on trouve que les rapports sexuels non protégés sont les principaux facteurs facilitant la transmission de cette pathologie. Puis vient le partage des aiguilles pour les toxicomanes. Mais...le défaut d'une réelle et agissante prise en charge ne fait qu'aggraver la situation. Situation précaire, au vu des tabous qui entourent ce dossier. Les Algériens ne sont pas totalement informés, ne serait-ce que par une véritable campagne de sensibilisation contre cette maladie. «II y a défaut flagrant de sorties sur le terrain, des responsables du secteur, excepté lors des célébrations de la Journée du sida», a attesté un professeur rencontré au CHU d'Oran. Ce dernier explique: «Il faut aller sur le terrain et rencontrer les personnes vulnérables, quitte à leur distribuer les dépliants, et pourquoi pas des préservatifs gratuits, tel qu'il est en usage en Europe». «Il faut faire marcher la prévention de manière conséquente en Algérie, telle qu'elle se fait à l'étranger», ajoute notre interlocuteur qui fait état que «cette lutte est l'affaire de tout le monde». Ceci afin de préserver un tant soit peu, la société algérienne de cette épidémie mondiale. Pour rappel en 2006, cinq millions de personnes ont été infectées par le VIH à travers le monde. Trois millions sont décédées. Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé fait état de quarante millions de personnes qui portent le VIH, dont près de trois millions d'enfants âgés de moins de quinze ans.