Demande n «Le stock disponible de la poudre de lait sera consommé vers la fin du mois de décembre», avertit Abdelwahab Ziani, président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire. Le spectre d'une nouvelle crise du lait referait-il surface ? A voir les quiproquos et autres malentendus qui ont caractérisé l'assemblée générale tenue, hier, à l'initiative de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), on comprend que le marché du lait en Algérie n'est pas encore stabilisé. Les producteurs de sachets de lait, qui assurent ne pas avoir reçu les subventions des mois de septembre et octobre derniers, fixées par le ministère du Commerce à 15 DA par sachet de lait, ont été surpris par la demande faite sur place par M. Benyoucef, directeur de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) de présenter la liste des membres et le détail de leurs besoins, alors qu'aucune information préalable n'a circulé. En effet, les participants à l'assemblée générale ont appris sur place que l'office, créé en août dernier pour réguler le marché du lait, devait, dès ce mois-ci, commencer à gérer la distribution de la poudre de lait et que déjà l'Onil a déjà introduit des quantités considérables de poudre de lait en Algérie. Déçu par ce manque de communication, le représentant de la Cipa a rétorqué que la liste est prête et que les producteurs attendaient de connaître la date de livraison. Polémique mise à part, la Cipa compte réagir activement pour régler définitivement le problème du lait en Algérie et ce, en formulant plusieurs propositions. En premier lieu, l'exigence de l'aide de l'Etat en contrepartie d'une collaboration pour réduire la facture d'importation. Le secrétaire général de l'Union des paysans algériens (Unpa) a fait appel aux industriels à travailler de pair avec les éleveurs pour opérer des importations massives de vaches laitières. L'orateur a sévèrement critiqué les pouvoirs publics pour avoir délaissé les fermes pilotes et a mis en cause les mécanismes de l'Etat pour soutenir l'agriculture. De son côté, M. Ziani a affirmé : «Si les efforts des agriculteurs et des industriels sont conjugués, nous arriverons à diminuer de 10% la facture d'importation en 3 années.» Et au bout de 10 années, selon son estimation, l'Algérie n'importera plus de lait. «Sur le milliard de dollars d'importation investi par l'Etat cette année, qu'on nous donne juste 20 millions de dollars et le problème sera définitivement réglé.» Rappelons qu'à l'origine de la crise du lait en Algérie, il y a l'augmentation sensible du prix de la poudre de lait sur les marchés internationaux. Les tarifs sont passés en un court laps de temps de 1 500 euros à 4 300 euros la tonne. La facture d'importation de notre pays de cet aliment de base est donc passé de 550 à 750 millions de dollars puis à 1 milliard de dollars.