110 laiteries dont 80 privées, sont actuellement en activité. Si Abdelwahab Ziani, président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, assure qu'il «n'y aura pas de pénurie de lait cette année», le problème de la distribution perdure, et ce, depuis 2007, date à laquelle a été créé l'Onil (Office national interprofessionnel du lait). Tenant une conférence de presse à la fin d'une assemblée générale extraordinaire «d'urgence», regroupant une cinquantaine d'adhérents à la Fédération lait affiliée à la Cipa (Confédération des industriels et producteurs algériens), Ziani a affirmé que l'Onil ne respecte pas la distribution des quotas de poudre de lait, dont la quantité avait pourtant été arrêtée d'un commun accord, conclu après une réunion entre les différents acteurs de la filière. La Cipa avait même demandé qu'une commission mixte de veille soit installée pour gérer la bonne marche de la distribution martèle A. Ziani. «Elle devait être composée, dit-il, de représentants des ministères concernés, à savoir ceux du Commerce et de l'Agriculture, de l'Association des consommateurs, de l'Onil, de la Cipa et un représentant des détaillants». D'où ce malaise qui perdure à cause d'une mauvaise gestion et d'un déséquilibre flagrant dans la distribution des quotas. Lors de l'assemblée, rapporte Ziani, un transformateur de lait s'est plaint, la gorge serrée et au bord de la crise, d'avoir, faute de diminution de son quota, «renvoyé en 2007, quelque 20 employés sur les 40 agents qui font marcher son unité et vendu 4 camions de distribution sur les 6 dont il disposait pour payer le crédit sur les deux véhicules qui lui restaient». Un drame! Notre voeu est de «développer ensemble l'Onil», a indiqué Ziani qui a tenu à expliquer que «la poudre de lait fournie par l'Onil aux transformateurs, coûte 159 DA le kilo. Le prix de vente d'un litre de lait en sachet revient à 23,35 DA à sa sortie d'usine. A cela, il faut ajouter les frais de distribution et la marge bénéficiaire du détaillant qui le revend...à 25 DA.» Pour rappel, l'Algérie avait établi, en 2007, un programme visant l'importation de 50.000 vaches laitières. Le nombre de génisses importées en 2006 était de 8000. «Il en faut un million», pense Ziani. L'objectif de cette démarche est de diminuer la facture, subventionnée par l'Etat, des importations de poudre de lait, qui s'élève aujourd'hui, à 900 millions de dollars/an, selon des chiffres officiels pour une quantité de 12.000 tonnes/mois. La solution à ce malaise est comment assurer «l'accès à un approvisionnement sûr et équitable en poudre de lait», estime Ziani. L'Onil, indique-t-il, a préféré alimenter davantage les entreprises publiques au détriment des entreprises privées, alors que ces dernières, au nombre de 80 sur les 110 unités qui existent sur le territoire national, représentent environ 60% de la production nationale en lait pasteurisé. Ziani a suggéré que les 180 fermes pilotes héritées de la réforme agraire, aujourd'hui à l'arrêt et réparties judicieusement sur tout le territoire national, soient ré-attribuées aux producteurs de lait de vache. Un million d'emplois pourraient être ainsi créés. La Fédération voudrait «dissocier la production des deux laits, transformés et de vache», a souhaité Ziani. Il informera à ce propos que le lait de vache revient à plus de 39 DA le litre produit et «peut même atteindre 48 DA», renchérit un producteur de Aïn Defla présent à la conférence de presse. Dans les régions enclavées, «il n'y a pas assez de lait cru», a-t-il signalé toutefois, alors que «d'autres régions sont considérées comme des bassins laitiers».