Prévision n Ouyahia affirme ne pas s'attendre «à un raz-de-marée électoral» le 29 novembre prochain même s'il espère un taux de participation «plus élevé que celui du 17 mai». Invité ce matin de la Chaîne III, le premier responsable du RND s'est farouchement défendu d'avoir renié les positions qu'on lui connaît et de tenir un discours électoral de circonstance. Interpellé particulièrement sur la question de la décentralisation dont il fait son cheval de bataille dans la campagne électorale en cours et qu'il avait occultée lors de ses deux passages à la tête de l'Exécutif en «durcissant la centralisation», Ahmed Ouyahia a rétorqué qu'il n'avait pas pour habitude de «tenir un discours électoraliste ou démagogique en étant dans une situation ou dans une autre» avant d'ajouter : «Sans aucune gêne» qu'il «n'y a que les imbéciles qui n'avancent pas en faisant évoluer leurs idées». Cela dit, le patron du RND exige qu'on lui cite des exemples concrets du renforcement de la centralisation durant son passage au gouvernement. N'est-il pas à l'origine de la limitation des prérogatives des assemblées locales auxquelles il réclame aujourd'hui plus d'attributions ? Pour s'en laver les mains, Ouyahia fait un bref récapitulatif : «Nous fêtons cette année le 40e anniversaire de la création des assemblées locales auxquelles la Constitution a donné des attributions. Ces attributions ont été retirées en 1990 à la veille de l'arrivée du FIS et elles n'ont pas été rétablies.» «Notre conviction, ajoute-t-il en précisant qu'il ne s'agit pas d'un argument électoraliste, c'est qu'il faut aller plus loin que les attributions qui existaient avant pour la raison suivante : en dépit de tous les moyens que l'Etat a mis dans les programmes de développement et de toutes les réformes engagées, si nous n'associons pas la base, c'est-à-dire la population à travers ses élus, nous continuerons à traîner.» Etant membre de l'Alliance présidentielle et ayant plusieurs ministres au gouvernement et une cinquantaine de députés à l'Assemblée, le RND a-t-il pensé à présenter un projet de loi portant réforme de la finance locale à laquelle appellent les candidats du parti à chaque sortie électorale ? Ouyahia se montre évasif et se contente de rappeler qu'une telle décision «est un mouvement d'ensemble». Il préfère plaider de nouveau pour une telle réforme en trouvant «triste» le fait que, par exemple, «la commune d'Oran, avec toute la richesse qu'elle possède, soit obligée d'attendre la décision de l'Etat pour avoir une compagnie de transport public». Autre grief contre lequel se défend Ouyahia, le fait de revendiquer «une répartition équitable des richesses» tout en étant opposé à l'augmentation des salaires. «Nous sommes constants dans notre discours. Nous ne sommes pas partisans des augmentations dites comme des augmentations découlant d'une aisance financière ou d'une augmentation politicienne. Le résultat, le citoyen le vérifie par le coût de la vie», explique-t-il en allusion claire à l'inflation que risque de générer une telle décision. Le chef du RND décochera une autre flèche en direction du gouvernement en affirmant que «lorsque le citoyen paye un sac de semoule à 6 000 DA, il y a un sérieux problème», de même que la confiance ne peut être restaurée «avec des mesurettes de peines contre des gens qui ont volé 10 ou 20 milliards de dinars». Sur ce, Ouyahia affirme ne pas s'attendre «à un raz de marée électoral» le 29 novembre prochain même s'il espère un taux de participation «plus élevé que celui du 17 mai».