Sur les 48 députés RND siégeant à l'APN, 19 seulement ont été reconduits sur la liste des candidatures aux législatives du 17 mai prochain. Deux actuels ministres de cette formation sur les sept que compte le gouvernement sont tête de liste dans respectivement les wilayas d'Oum El Bouaghi et Sétif. Lors de son passage ce jeudi au forum de la Chaîne II de la Radio nationale, le patron du RND, Ahmed Ouyahia, a expliqué les raisons de son absence des listes. Il arguera que ses engagements et ses responsabilités au sein de sa formation politique ne lui permettent pas d'assumer des tâches supplémentaires au Parlement ! Dans ce contexte, il révélera concernant les ministres RND que cinq d'entre eux, en dépit de l'insistance des militants, ont choisi, eux-mêmes, de ne pas se présenter, préférant s'atteler à leurs tâches au niveau du gouvernement et au sein du parti. Plus loin, M. Ouyahia fera remarquer, allusion faite probablement à la grogne qui règne au sein du vieux parti, qu'au RND les militants ne s'entretuent pas pour une question de députation, la preuve étant : la moitié des membres du conseil et du bureau national du RND ont demandé à ne pas figurer sur les listes électorales afin, a-t-il souligné, de s'occuper des affaires du parti. Continuant sur sa lancée et en abordant le chapitre relatif à la confection des listes, l'ex-chef du gouvernement a indiqué que les listes électorales du parti comptant au total, avec les suppléants, 541 candidats, ont été établies à 80% au moins en coordination avec la base militante et en fonction des conditions imposées. Par cette précision, le secrétaire général du RND a en toute vraisemblance voulu mettre fin aux spéculations portant sur la présence d'individus étrangers au parti dans les listes. Dans ce sillage, M. Ouyahia a énuméré les cinq critères sur lesquels ils se sont basés pour l'élaboration des listes, dont ceux d'être militants du parti, avoir les compétences et un niveau de formation requis, ne pas être impliqués dans le terrorisme... En affichant de l'optimisme, M. Ouyahia a, avant de pronostiquer que le RND sera la deuxième force politique du pays, rappelé que sa formation sera présente dans toutes les circonscriptions électorales. « Contrairement à 2002, le RND va ratisser large, il reviendra avec force et avec un score nettement amélioré », dira-t-il. La campagne électorale pour le RND sera menée sous le slogan « Espoir, effort pour la stabilité ». M. Ouyahia a, en outre, expliqué que la majorité des candidats sont des jeunes et que 22%, soit 117 candidats, sont âgés au maximum de 40 ans, dont 12 ont moins de 30 ans. 375 candidats sont universitaires, dont 85% ont suivi des études en post-graduation, parmi eux 13 sont docteurs d'Etat et professeurs à l'université. Dans les listes figurent 48 candidates femmes dont une tête de liste à Béchar. Le RND renferme également 80 syndicalistes, deux secrétaires nationaux, deux anciens secrétaires nationaux et six secrétaires de wilaya. Sur un autre volet, M. Ouyahia n'est pas pour l'exclusion des listes des indépendants car dans ce cas de figure ce sera une atteinte au libre choix des citoyens, mais a estimé que les critères de ces listes indépendantes doivent être revus et améliorés de même que les conditions de participation des partis politiques, proposant une révision à la hausse du nombre de signatures pour les candidats indépendants. « Le citoyen a le droit d'évaluer le parti et par conséquent de le sanctionner mais lorsque vous avez des indépendants par dizaines vous évaluez qui ? », s'est interrogé M. Ouyahia qui précisera que la démocratie pluraliste en Algérie est nouvelle et doit, d'une étape à une autre, améliorer ces règles afin de les porter aux normes universelles. Invité à donner son point de vue sur les partis qui n'apparaissent que lors des rendez-vous électoraux, le patron du RND s'est dit favorable à une révision de la loi électorale de manière à établir des critères plus sérieux de représentativité. En outre, le SG du RND ne voit aucun inconvénient à ce que les archs participent aux prochaines législatives. Par ailleurs, M. Ouyahia a estimé que la participation des Algériens à ce scrutin « sera meilleure que celles des législatives de 1997 et de 2002 », prévoyant un taux pouvant dépasser les 50%. Le RND n'a pas de raison d'appréhender la fraude, puisque comme l'a expliqué l'orateur, « 6000 agents seront sur les lieux du vote » et aussi parce que « chaque liste électorale a le droit d'avoir un représentant et obtenir une copie du procès-verbal du dépouillement ». Sur une interrogation concernant le sort des patriotes, M. Ouyahia a souligné que son parti travaille pour une insertion sociale de cette catégorie de personnes qui sont dans une situation d'absence de prise en charge sociale. Concernant la demande de certains avocats, lors du procès d'El Khalifa Bank, pour qu'il apporte son témoignage, M. Ouyahia a affirmé qu'il aurait répondu présent si le tribunal l'avait convoqué, ajoutant néanmoins qu'à la naissance de cette banque, il n'était plus chef du gouvernement et lorsqu'il a repris ce poste, en mai 2003, la procédure de liquidation de cette banque avait été déjà entamée.